La communauté LGBTQ+ d’Amérique latine célébrée dans un livre photo intime

Publié le par Lise Lanot,

© Claudia Jares

Claudia Jares est partie à la rencontre de modèles anonymes pour montrer leur beauté et leurs traumatismes.

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De son enfance à Buenos Aires, la photographe Claudia Jares se remémore son désir de vivre avec passion son adolescence et ce, malgré la dictature militaire alors en vigueur dans son pays. Pour la jeune femme, seule comptait alors son envie de “rencontrer des garçons, des filles, d’écouter de la musique, de faire l’amour, de faire la fête et d’aller à l’école”, tout en voyant la “violence partout” et les nombreuses disparitions de ses camarades, les “desaparecidos”.

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Au vu du climat politique, ses parents décident de l’envoyer terminer ses études aux États-Unis, où elle découvre “une liberté totale et une forte communauté gay”, raconte-t-elle à Dazed. C’est aussi à Boston qu’elle se met sérieusement à la photo. L’Amérique du Nord ne la retient pas longtemps, elle quitte Boston pour Caracas, au Venezuela, et finit par revenir à Buenos Aires. Les voyages forment la jeunesse, dit-on. Dans le cas de Claudia Jares, ils ont également formé l’idée d’une série photo centrée sur la communauté LGBTQ+ en Amérique latine.

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© Claudia Jares

Depuis 2010, le mariage gay est autorisé en Argentine, devenant le premier pays latino-américain à faire passer cette loi. Deux ans plus tard, le droit à changer de genre à l’état civil (sans traitement médical) est instauré et, en 2013, la PMA est ouverte gratuitement à toutes les personnes, célibataires ou en couple, dès leur majorité. Claudia Jares a voulu immortaliser ces évolutions dans différents pays en s’immisçant dans l’intimité de couples LGBTQ+.

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Son ouvrage Dark Tears: LGBTQ Resilience in Latin America n’a pas de volonté documentaire ou sociologique. Son objectif consistait à mettre en images “l’expérience gay” au regard de récits individuels pluriels et par rapport à des histoires culturelles et politiques souvent violentes.

© Claudia Jares

“L’art, un remède aux traumatismes”

Les photographies oscillent entre intimité et érotisme, “mettant au défi la position des lecteur·rice·s en tant que voyeur·se·s”, souligne la maison d’édition The New Press, déjà à l’origine de la publication d’une dizaine d’ouvrages dédiés aux différentes communautés LGBTQ+ à travers le monde. Ce voyeurisme n’est pas seulement lié au thème de la sexualité inhérent au livre, mais plutôt à “la beauté” et à “la souffrance” des personnes photographiées.

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Grâce à Dark Tears, l’artiste espère faire passer un message de solidarité : “J’espère que cela apportera du bonheur à d’autres, qu’ils et elles voient qu’ils et elles ne sont pas seul·e·s, qu’il s’agit d’une lutte constante, mais qu’ils et elles peuvent aussi être heureux·ses.” Elle l’affirme, l’art “est un remède à tant de traumatismes”, ainsi, gageons-le, qu’une pierre angulaire de la visibilisation d’individus aux droits bafoués.

© Claudia Jares
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Couverture de “Dark Tears”, de Claudia Jares, aux éditions <a href="https://thenewpress.com/" target="_blank" rel="noopener noreferrer">The New Press</a>.

Dark Tears de Claudia Jares est disponible aux éditions The New Press.