Rares sont les photographes à avoir aussi bien revisité l’image de l’éphèbe dans leur œuvre. C’est le cas de James Bidgood, un artiste aux talents multiples, originaire du Wisconsin, et dont la réputation n’est plus à faire sur la scène new-yorkaise. Ce qui l’a révélé ? Pink Narcissus, un film érotique extrêmement stylisé qui réussit à capturer toute l’étendue de son art, soit de faire beaucoup avec peu de moyens.
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Sorti en 1971 après sept longues années de tournage, ce long-métrage pouvant être qualifié de “porno esthétique” s’intéressait aux errances sexuelles d’un jeune adonis. Ce dernier était mis en scène dans des décors surréalistes, que James Bidgood concevait lui-même de toutes pièces, et qui nous font penser à Pierre & Gilles ou encore David LaChapelle. En plus d’être un film sensation qui a séduit l’underground de la Grosse Pomme avant d’être restauré au début des années 2000, Pink Narcissus s’est décliné en série photo, mettant en lumière l’univers onirique modelé par l’artiste.
Cela donne lieu à des clichés étincelants, qui mélangent éclairage néon et environnement pailleté. Moue aguicheuse, regard innocent… et entrejambes turgescents dûment moulés : le plus intrigant dans l’œuvre de James Bidgood demeure sa faculté à aussi bien capturer un sentiment de candeur que d’installer une certaine sensualité. Ouvertement homosexuel, l’artiste états-unien a d’ailleurs fait de l’éphèbe sa figure de proue tout au fil de son travail, par exemple en réalisant des photoshoots osés pour des magazines fitness de l’époque.
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Pour les plus curieux, le travail extensif de James Bidgood fait actuellement l’objet d’une exposition au Museum of Sex de New York. Intitulée “Reveries”, elle se tiendra jusqu’au 8 septembre 2019.