En Chine, la statue d’une femme donnant le sein à sa belle-mère fait polémique

Publié le par Lise Lanot,

Via Weibo

Cette représentation d’un élan de piété filiale n’a pas plu à tous les visiteurs d’un parc de Huzhou.

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L’origine de cette statue viendrait des Vingt-quatre exemples de piété filiale, un texte classique confucéen rédigé par Guo Jujing pendant la dynastie Yuan. Une des histoires rapportées dans l’ouvrage raconte que, dans une famille très pauvre, une jeune maman qui allaitait son nouveau-né donna le sein à sa belle-mère, affamée et édentée, pour enfin la sustenter. La représentation en pierre de cet élan de dévouement filial n’a cependant pas été du goût de tout le monde dans un parc de la ville de Huzhou, dans la province du Zhejiang.

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D’un auteur inconnu, la statue représenterait la grand-mère d’un fonctionnaire de la dynastie Tang, agenouillée devant le sein dénudé de sa belle-fille. La référence historique de l’œuvre n’a cependant pas empêché les visiteur·se·s du parc de s’en plaindre : “Un touriste qui est tombé sur la statue [début avril 2021] s’en est plaint auprès du parc. Des photos et des vidéos de la statue ont été partagées sur Internet, de nombreuses personnes la jugeant inappropriée”, rapporte le site South China Morning Post.

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Après avoir tenté de se défendre (affirmant notamment que “la personne qui s’était plainte était jeune et ne connaissait pas la piété filiale”), le parc a fini par démonter la sculpture. De quoi soulager les internautes qui martelaient que les représentations de la moralité avaient “changé avec le temps” et qu’il n’était pas nécessaire de reprendre des “interprétations datées de la piété filiale” au XXIe siècle.

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Ce n’est pas la première fois qu’une histoire relatée dans Les Vingt-quatre exemples de piété filiale se retrouve sous le feu des critiques. Certains des exemples sont d’ailleurs jugés contraires à la morale confucéenne, rapporte le Global Times. L’ouvrage de Guo Jujing raconte par exemple l’histoire d’un père ayant tué son fils de 3 ans pour s’assurer que sa mère aurait davantage à manger ; un fils se laissant piquer par des moustiques pour que les insectes ne s’attaquent pas à ses parents ; ou encore un homme s’allongeant nu sur un lac glacé afin de briser la glace et d’attraper du poisson pour sa mère. Effectivement, le dévouement filial a peut-être des limites.