Des décors quasi cinématographiques créés spécialement pour la série.
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Le photographe Nick Brandt, connu pour ses images monochromatiques d’animaux de la savane africaine, se met à la couleur. Son dernier projet est colossal, tant au niveau de la technicité de sa création que du message environnemental et politique qu’il transmet.
Aux éditions Thames and Hudson, il publie l’ouvrage This Empty World. Résultat d’un intense travail de construction et de retouche, les images dénoncent la façon dont les hommes s’approprient la planète et mettent en danger les animaux, mais aussi leurs congénères.
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L’artiste britannique a consacré sa carrière artistique à l’activisme, mettant au centre de ses œuvres les animaux que les activités humaines menacent. En 2000, précise Artsy, il entame, à l’est du continent africain, une série de photos qu’il voit comme un “testament pour ces animaux extraordinaires dans des lieux extraordinaires. Je n’imaginais pas que la destruction de ces animaux allait dégénérer jusqu’au point qu’on connaît aujourd’hui.”
Des superpositions d’images
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Presque 20 ans après, Nick Brandt signe des images fortes, compilées dans un ouvrage poignant, dans lesquelles éléphants, rhinocéros, hyènes et girafes côtoient des humains. Pour ce faire, le photographe et son équipe ont construit des décors impressionnants. Ces derniers représentent des activités humaines, tels que les transports ou la construction.
Sur les photos, les humains ne remarquent absolument pas la présence des animaux, comme une métaphore de la façon dont sont pillés et détruits les espaces naturels qui abritent tant d’espèces, dans l’indifférence générale. Chacune de ces photos est en fait une superposition de deux images prises à plusieurs semaines d’intervalle, l’appareil photo placé au même endroit.
Dans la savane, l’animal est d’abord photographié seul. Ensuite, Nick Brandt crée un décor sur le même emplacement et le photographie, le plus souvent peuplé d’hommes et de femmes habitant dans les environs. L’assemblage des deux images donne ce rendu cinématographique, qui semble avoir été créé de toutes pièces par ordinateur. Pourtant, pas de manipulation de ce genre ni d’obligation pour les animaux de poser au milieu d’humains.
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L’ouvrage, dont l’introduction a été rédigée par l’auteur lui-même, veut tirer la sonnette d’alarme pour la planète et mettre en évidence de ce que subissent les animaux mais aussi les hommes, éternellement secondaires face à l’expansion capitaliste. Nick Brandt précise que le projet a été réalisé sur des terres habitées non protégées, et que, malgré l’ampleur de la série, l’équipe n’a pas failli à ses convictions en recyclant tous les éléments des décors et en remettant les terrains à leurs états originels. This Empty World compile les images en couleur du projet ainsi que des photographies des coulisses, permettant de comprendre l’étendue de la production d’une telle série.
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La sortie de This Empty World, de Nick Brandt, publié par Thames and Hudson, coïncide avec les expositions à la Waddington Custot de Londres (en collaboration avec Atlas Gallery), qui se tient du 7 février au 7 mars 2019, à la Edwynn Houk Gallery de New York, visible du 21 février au 20 avril 2019 et à la Fahey/Klein Gallery de Los Angeles, du 28 février au 27 avril 2019.