Une coulée de lave composée de 10 000 origamis se déverse d’une fenêtre en Catalogne

Publié le par Lise Lanot,

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Un duo d’architectes a réalisé une immense traînée de lave composée de 10 000 cocottes en papier.

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© David Oliva et Anna Juncà

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Depuis deux ans, la ville d’Olot en Catalogne rend hommage à son paysage environnant et ses volcans en sommeil à travers un festival dédié au feu et à la lumière, Lluèrnia. Aux quatre coins de la ville, apparaissent des installations créées par différents artistes : des marionnettes faites de tuyaux lumineux et colorés dansent en rythme tandis qu’une sculpture miroitante traverse les rues ou que certains festivaliers participent à une réinterprétation de la caverne de Platon.

  1. Un duo d’artistes, composé des architectes David Oliva (de l’agence SP25) et Anna Juncà, a rendu un hommage direct aux volcans qui font la gloire de cette région catalane en reproduisant un tapis de lave en origami, à l’apparence incandescente. Le flux de magma semble se déverser depuis une fenêtre située au premier étage d’un bâtiment abandonné. Le site This Is Colossal rapporte que plus de 10 000 cocottes en papier ont été nécessaires afin de réaliser cette installation architecturale éphémère.

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Les milliers de morceaux de papier plié ont pris vie lorsque des projecteurs se sont mis en marche sous l’œuvre et qu’une machine à fumée a commencé à cracher des bouffées de vapeur. Inoffensive sous forme de simples feuilles pliées, cette création en origami installée sur plus de 100 mètres carrés est devenue assez terrifiante lorsque ses “effets spéciaux” sont entrés en scène.

Dans un renversement artistique intéressant, David Oliva et Anna Juncà ont fait de ce qui est habituellement une matière sensible au feu, le papier, la représentation physique des braises. Les artistes mettent ainsi au défi notre perception de la réalité, puisqu’ils font croire à nos yeux que les cocottes sont du feu alors même que nos cerveaux savent pertinemment que celles-ci s’embraseraient en un instant si les flammes étaient bien réelles.

Un deuxième renversement s’opère pour le public, puisque l’œuvre n’a rien à voir de près et de loin, à l’exemple de peintures pointillistes. Peut-être comme un symbole de la force collective, une partie du tout n’a que peu d’intérêt alors que l’ensemble est véritablement menaçant : huit cocottes en papier, c’est joli, 10 000 cocottes en papier, c’est un déferlement. La métaphore de la petite chose inoffensive qui devient monstrueuse en nombre peut se décliner dans les champs politiques, sociaux ou poétiques, et c’est bien toute la force de cette installation qui en met plein les yeux et plein la tête.

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© David Oliva et Anna Juncà
© David Oliva et Anna Juncà
© David Oliva et Anna Juncà

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© David Oliva et Anna Juncà
© David Oliva et Anna Juncà
© David Oliva et Anna Juncà

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© David Oliva et Anna Juncà
© David Oliva et Anna Juncà