Connu pour ses performances radicales avec Marina Abramović, l’artiste Ulay est mort

Publié le par Lise Lanot,

© Ulay/Marina Abramović

L'artiste, qui n'a jamais cessé de questionner le concept d'identité, s'est éteint en Slovénie à l'âge de 76 ans.

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L’artiste contemporain Frank Uwe Laysiepen, connu sous le nom d’Ulay, est mort hier matin, lundi 2 mars 2020, à l’âge de 76 ans. Il souffrait d’un cancer lymphatique depuis 2011. L’artiste laisse derrière lui une carrière riche d’images et de performances.

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C’est dans les années 1970, alors qu’il n’a pas encore 30 ans, que le jeune Allemand décide de partir pour Amsterdam, où il laisse libre cours à sa créativité en imaginant une série de collages créée à partir d’autoportraits au Polaroid, Renais sense. Dès lors, Ulay fait de son corps son medium de prédilection. Il se construit de multiples identités et s’habille souvent en femme, élaborant une longue réflexion autour de l’identité, notamment l’identité de genre.

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Un artiste radical

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Dictée par son esprit libre, “pionnier et provocateur” tel que le décrit le galeriste qui le représente, sa carrière connaît un nouveau souffle lorsqu’il rencontre, en 1976, Marina Abromović. Le duo vit une histoire d’amour et de créativité intense, jusqu’à se considérer comme un “corps à deux têtes”. Pendant douze ans, ils interrogent les limites de leur corps, de leur individualité, de leur ego et de leur pouvoir créateur.

Un an après leur rencontre, Marina Abramović et Ulay créent Breathing in – Breathing out, une performance dans laquelle ils collent leurs bouches l’une contre l’autre jusqu’à ne plus échanger que du dioxyde de carbone. La séance se terminait lorsque le couple se retrouvait à bout de souffle l’un de l’autre.

“Breathing in – Breathing out”. (© Marina Abramović et Ulay)

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Après Relation in Space en 1977 (où leurs corps se percutent pendant une heure), Imponderabilia la même année (où le tandem se tient dévêtu, l’un en face de l’autre, obligeant le public du musée à passer dans l’espace restreint laissé entre leurs deux corps nus et immobiles) et Rest Energy en 1980 (où Ulay tend un arc et une flèche en direction du cœur de Marina, un “exercice de confiance”, selon elle), le couple se sépare comme il a existé, en performance.

En 1988, Ulay et Marina offrent au monde leur dernière collaboration. En marchant chacun depuis un bout opposé de la Grande Muraille de Chine avant de se rejoindre en son centre, ils marquent la fin de leur couple et de leur duo d’artistes. Tandis que Marina Abramović a poursuivi sa carrière en solo et a connu de grands succès, Ulay est longtemps resté le simple compagnon de” cette dernière.

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La “grand-mère de l’art conceptuel” a tenu à rendre hommage à Ulay, se fendant d’un message sur son compte Instagram :

“C’est avec une grande tristesse que j’ai aujourd’hui appris la mort de mon ami et ancien partenaire Ulay. C’était un artiste et un être humain exceptionnel, il nous manquera énormément. À ce jour, il est rassurant de savoir que son art et son héritage continueront de vivre pour toujours.”

Depuis sa séparation d’avec l’artiste serbe, Ulay poursuivait son chemin artistique, entre performances interactives et travail photographique, pour ne jamais cesser de questionner l’humain et ses mille facettes : un travail infini. Son travail lui survit déjà puisque, jusqu’au 8 décembre 2020, la Royal Academy of Arts de Londres présente une nouvelle création d’Imponderabilia. Désormais, cet hommage prend une autre saveur.

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