Comment la police religieuse du Moyen-Orient rhabille les stars avec Photoshop

Publié le par Dounia Mahieddine,

A voir aussi sur Konbini

Dans des pays où la police morale sévit de plus en plus, les photos des pop stars sont soumises à de sacrées retouches pour s’adapter aux traditions conservatrices.

Publicité

La plupart du temps, Photoshop sert à embellir les femmes en gommant ce que la norme considère comme des imperfections. Mais dans des pays comme l’Iran ou encore l’Arabie saoudite, Photoshop sert généralement à recouvrir chaque parcelle dénudée du corps – mis à part le visage et les mains. Ainsi, tous les moyens technologiques sont bons pour que ces photos puissent être validées par la muttawa (police religieuse) et entrer dans les territoires islamiques.

Publicité

Pour que certaines agences puissent accéder au marché publicitaire saoudien, elles sont souvent contraintes à tourner des spots sur mesure : les femmes doivent obligatoirement être voilées, la diffusion de scènes osées est interdite, tout comme le fait de saluer avec la main gauche, pratique réservée aux ablutions.

Prenons pour exemple cette enseigne proposant des piscines gonflables au rabais à l’occasion du mois du ramadan. On y remarque la transformation de la femme en ballon gonflable ainsi que les visages floutés des enfants, qui ont été revêtus, tout comme le père, de tee-shirts foncés :

Publicité

Pourquoi de telles censures ? La blogueuse américaine Susie d’Arabie, résidant en Arabie saoudite, déclare dans une interview accordée au HuffPost UK Style :

“Des magazines, des packagings, des CDs, des manuels médicaux et d’autres objets qui pourraient présenter des photos de femmes sont parfois trafiqués. Mais pas toujours. Un marqueur noir peut même être utilisé pour recouvrir une peau nue, mais ce qui est déroutant, c’est l’incohérence. Dans les centres commerciaux, des reproductions de visages de femmes sont parfois pixélisés, floutés ou tout simplement recouverts. Alors que d’autres fois, ils sont laissés intacts.”

L’actrice Lina Esco, de la campagne anti-censure “Free the Nipple“, confie elle aussi au HuffPost UK Style ne pas être étonnée que la religion soit à l’origine d’une telle censure : “Chaque culture et chaque religion ont une vision différente de la pornographie, je me demande si cette peur généralisée du corps des femmes disparaîtra un jour.”

Publicité

Une série de photos compilée par BoredPanda révèle le contraste entre les images emblématiques de la pop culture avant et après avoir été censurées. On y remarque Christina Aguilera déguisée en lotus géant ou encore Miley Cyrus et Ariana Grande, vêtues de couches de vêtements supplémentaires.