Behind the Scars, la série qui sublime les cicatrices

Publié le par Dounia Mahieddine,

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Chaque blessure a sa propre histoire. C’est ce qu’a voulu mettre en avant Sophie Mayann dans sa série Behind the Scars, en sublimant toutes sortes de cicatrices.

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#behindthescars Isabella "In the summer of '15 I was in a house fire. My clothes and way of life up in flames. I spent my summer in a burns unit on Fulham Road. My scars and scar tissue continue to change, but I have never felt more beautiful." @fauxnandes photographed in London, UK.

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Traduction : “Durant l’été 2015, je me suis retrouvée dans une maison qui a pris feu. Mes vêtements et mon mode de vie se sont retrouvés en flammes. J’ai passé tout mon été dans un centre pour grands brûlés, mes cicatrices et mes tissus cicatriciels continuent de changer, mais je ne me suis jamais sentie aussi belle.”

À l’ère d’Internet, de Photoshop et d’Instagram, Sophie Mayann, photographe londonienne de 24 ans, est déterminée à contrecarrer les diktats de la mode à travers une série de portraits qui remet en question notre obsession du corps “zéro défaut”. Photographe de mode à la base, elle a décidé de fuir toutes les conventions et se focalise sur ces imperfections qui nous rendent uniques.

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Elle nous aide à développer un autre regard sur notre façon d’assumer nos différences, une sorte de body positivism, comme on vous en a déjà parlé concernant cette campagne de pub sans retouche. Des brûlures d’Isabella aux scarifications d’Ashleigh en passant par l’accident de voiture de Consuelo, la photographe confie à Dazed :

“Je pense que c’est simplement les histoires, qu’elles soient physiques ou émotionnelles, qui m’ont donné l’idée de cette série sur les imperfections et sur pourquoi la société les considère comme telles. Il s’agit donc de mettre en scène la perception des cicatrices, et toutes les réactions qu’elles encourent.

Depuis toute jeune, je suis fascinée par ce qui nous rend différents des uns des autres, en particulier les choses inhabituelles. Mon intérêt pour les imperfections est né de là. Chaque cicatrice a une histoire cachée. Pour moi, comprendre d’où elle vient et connaître son histoire est tout aussi importante que la photo en elle-même.

Behind the Scars a commencé comme un éditorial pour Petrie Inventory en août 2016. À ce moment-là, la série était plus centrée sur la mode. Puis, en avril dernier, j’ai commencé à travailler dessus comme un projet personnel, avec une approche légèrement différente, plus naturelle, plus réelle.”

Pour Sophie, chaque modèle a sa propre histoire à raconter. Elle dit aimer la variété et le contraste qu’apporte Behind the Scars. Comment différents corps portant une même cicatrice peuvent être perçus différemment et comment ces cicatrices peuvent affecter nos émotions et notre confiance en nous ? Elle souhaite mettre en avant la beauté, la richesse et la diversité de notre société.

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#behindthescars Ashleigh "I've struggled with self harm since I was 8. For as long as I can remember, my emotions have been very intense, this was one of the ways I learnt to cope. I have been stuck wearing long sleeves regardless of the weather. The appearance of my arms is one of my biggest secrets. Learning to embrace my scars and accept them as part of me is a major step. I also feel that hiding them away perpetuates the feeling of guilt/shame. "

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Traduction : “Ashleigh – Je lutte contre l’automutilation depuis l’âge de 8 ans. Aussi loin que je m’en souvienne, mes émotions ont toujours été très intenses et c’était la meilleure façon que j’avais pour leur faire face. Je devais porter des manches longues, peu importe le temps qu’il faisait dehors. Mes bras sont mon plus grand secret. Apprendre à aimer et à accepter mes cicatrices comme quelque chose faisant partie de moi a été une grande étape. J’ai toujours le sentiment que les cacher perpétue le sentiment de honte et de culpabilité.”

#behindthescars Erik "I had appendicitis aged 11".

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Traduction : “Erik – J’ai été opéré de l’appendice à l’âge de 11 ans.”

#behindthescars Consuelo "I was in a car accident 13 years ago and broke both legs. It was a real turning point in my life. For 2 months I was between wheelchairs and crutches. I wasn't focused on my scars at that moment, but after 6 operations finally I started to look at them. I didn't like them at first, but then they became a part of me. I can't actually remember my legs without them - they're like tattoos. They of course remind me of what happened, but I have a good relationship with them. Without the accident, without my scars, I probably wouldn't be doing what I'm doing."

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Traduction : “Consuelo – J’ai eu un accident de voiture il y a treize ans, et j’ai eu les deux jambes cassées. C’était un grand tournant dans ma vie. Pendant deux mois, je valsais entre fauteuils roulants et béquilles. Je n’étais pas concentré sur mes cicatrices à ce moment-là, mais après six opérations, j’ai commencé à les regarder.

Au début, je ne les aimais pas, mais par la suite c’est devenu une partie de moi. Je ne me souviens même pas de mes jambes sans elles, mes cicatrices sont comme un tatouage. Elles me rappellent bien évidemment ce qui s’est passé, mais j’ai une bonne relation avec elles. Sans cet accident et ces cicatrices, je ne serais certainement pas en train de faire ce que je fais.”

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#behindthescars Frances "When I was about 8 I had a birthmark removed from my forehead - a popular boy at school was teasing me about it so we went to the doctor. It turned out that it could have been dangerous to keep it, and I quite like the scar that was left. @tilfrances photographed in London, UK.

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Traduction : “Frances – Quand j’avais environ 8 ans, on a retiré de mon front une tache de naissance. Le garçon populaire de mon école me taquinait, alors nous sommes allés chez le médecin. Il s’est avéré que ça aurait pu être dangereux de la garder. J’aime assez bien la cicatrice qui me reste.”

#behindthescars Miriam "When I was 9 I fell off a swing on holiday and broke my arm quite badly. Being in hospital on holiday was a pain, but I made friends with the other kids on my ward and we remained pen pals for sometime after. My scar doesn't bother me at all, I forget it is there until someone else brings it up. "

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Traduction : “Miriam – Quand j’avais 9 ans, je suis tombée d’une balançoire et j’ai eu le bras cassé, c’était assez mauvais. Passer mon été à l’hôpital était une souffrance, mais je me suis fait des amis qui étaient dans la même salle que moi et nous sommes restés copains encore quelque temps après. Ma cicatrice ne me dérange pas du tout, j’oublie qu’elle est là jusqu’à ce que quelqu’un d’autre me le rappelle.”

#behindthescars Cari "This is the scar I got from spinal fusion surgery when I was 15 in September 2013, to correct my scoliosis. I have two 12" metal roads and 12 metal screws all down my spine. I think it's made me hyper aware how our physical health impacts our mental health." @cari.ad photographed in London, UK.

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Traduction : “Cari – C’est la blessure que j’ai eue suite à une chirurgie de la colonne vertébrale pour corriger ma scoliose quand j’avais 15 ans, en septembre 2013. J’ai eu douze tiges métalliques et douze vis tout en bas de ma colonne. Je pense que ça m’a fait prendre conscience de comment notre santé physique influe sur notre santé mentale.”