Danny Lyon a immortalisé avec autant de passion les mouvements pour les droits civiques des années 1960 que les bikers américains ou, plus récemment, le mouvement Occupy des années 2000. Fervent partisan du nouveau journalisme et adepte de ce qu’il appelait l’advocacy journalism, Danny Lyon revendique son travail photographique comme une véritable investigation.
Publicité
Comme l’indique le site de Phaidon, le nouveau journalisme est un courant d’écriture journalistique de la deuxième moitié du XIXe siècle qui place l’auteur au centre d’une histoire écrite de façon assez factuelle. Danny Lyon a transposé cette manière de travailler à son art photographique.
Publicité
Raconter le quotidien de l’intérieur
Le photographe s’essaie d’abord à ce positionnement particulier en rejoignant la division locale de bikers de sa région, les Chicago Outlaws, afin d’illustrer le quotidien des gangs de motards hors la loi.
Publicité
Puis, à partir des années 1970, le photographe germano-américain promène son objectif à travers le monde, notamment en Bolivie, au Mexique, en Colombie ou à Haïti, pays dans lesquels il a “documenté les vies des travailleurs illégaux et des enfants des rues”.
Sa photographie est à son image puisqu’elle incarne ses idéaux de “reportage d’investigation et participatif”. Particulièrement attaché aux luttes pour la justice, il propose avec son appareil photo une vision différente de celle diffusée par les médias de l’époque. À 20 ans, il fait de l’auto-stop jusqu’à l’Illinois afin de photographier sa première manifestation lors du mouvement pour les droits civiques.
Publicité
Il devient rapidement le photographe attitré du Student Nonviolent Coordinating Committee (le comité de coordination non violent des étudiant·e·s) et produit des images qui, aujourd’hui encore, sont emblématiques de ces affrontements entre manifestant·e·s et officiers de la police dans ces années charnières pour la conquête de l’égalité.
Des images intemporelles
Cette fascination pour les groupes en marge de la société lui vient très tôt et est présente tout au long de sa carrière. Inspiré par la Beat Generation et les photographes du vernaculaire à l’instar de Walker Evans, il suit les motards de Chicago, photographie le chantier de démolition où seront construites les tours jumelles et passe plus d’un an à rendre visite aux prisonniers des établissements pénitentiaires du Texas afin de documenter leur quotidien.
Publicité
En 2011, il poursuit sa démarche de photographier des manifestations commencée dans les années 1960 en immortalisant les mouvements Occupy à New York, Los Angeles, Oakland et Albuquerque. À travers le temps et cinquante ans plus tard, les photographies de Danny Lyon n’ont pas perdu de leur sens.
Publicité