5 histoires insolites d’expressions françaises inspirées du monde de l’art

Publié le par Nina Iseni,

© Tabitha Turner/Unsplash

Pour votre culture générale ou pour captiver votre auditoire lors d’un dîner mondain.

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“C’est cliché”, “une palette de choix”, “rire jaune”… Dans Les 100 expressions inspirées de l’art des éditions Le Figaro littéraire, Sarah Belmont met en lumière les échanges entre le jargon artistique et la langue française.

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Pour certaines de ces expressions (comme “y’a pas photo”), nous comprenons très clairement qu’elles tirent leurs origines du monde de l’art. D’autres tiennent plutôt “d’une idée abstraite” et leur provenance est bien plus troublante. Focus sur cinq expressions, décortiquées dans le livre de Sarah Belmont.

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Se faire tirer le portrait

Cette expression date du Moyen-Âge, époque durant laquelle “dessiner” se disait “tirer”. Quand un·e artiste décidait donc de dessiner le portrait d’une personne, il lui “tirait le portrait”.

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Cette formule a traversé les siècles puisqu’on l’utilise encore aujourd’hui. Néanmoins, elle ne se cantonne pas qu’au crayon ou au pinceau, et elle se transpose maintenant à d’autres disciplines artistiques : on peut aussi se faire tirer le portrait par un photographe.

Être à croquer

Ici encore, on s’offre un voyage dans le temps pour découvrir le sens du verbe “croquer”. Comme l’indique Sarah Belmont, en 1798, “croquer” veut dire “dessiner”. On dit d’ailleurs “un croquis”.

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À l’époque, lorsque quelqu’un disait d’une personne qu’elle est “jolie à croquer”, cela voulait dire qu’elle rendrait bien sur le papier. Quoi qu’il en soit, de nos jours, cette expression reste un compliment, mais dont on a perdu le sens initial.

Y’a pas photo !

Ici, l’art rencontre le sport, et plus précisément la course de chevaux. Tel l’ancêtre de l’assistance vidéo à l’arbitrage, “quand deux montures franchissent la ligne d’arrivée, un seul cliché permet de les départager”, explique Sarah Belmont.

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Par contre, quand l’écart entre les deux premiers jockeys est évident, pas besoin de les photographier, on le devine à l’œil nu : “Y’a pas photo”, disait-on à l’hippodrome.

Avoir le compas dans l’œil

Même si, de prime abord, cette expression peut sembler un peu lugubre, “avoir le compas dans l’œil” signifie simplement voir juste. À l’origine de cette expression, un célèbre professeur qui voulait pousser ses élèves à s’améliorer.

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Même si cette histoire tient apparemment plus de la légende que de la réalité, ce serait le grand Michel-Ange qui incitait ses élèves à dessiner sans compas, c’est-à-dire à l’œil.

Être verni

Pour comprendre cette expression, il faut d’abord analyser le mot “vernissage”, qui a une origine partagée avec cette formule. Les peintres qui avaient la chance de pouvoir présenter leurs œuvres dans une galerie pouvaient appliquer une dernière couche de vernis sur leurs tableaux afin de les protéger avant de les exposer.

“Être verni” signifie donc “avoir de la chance”, être l’un·e des heureux·ses élu·e·s qui pourra présenter son travail au grand public. Tout est lié.

Les 100 expressions inspirées de l’art de Sarah Belmont est publié aux éditions Le Figaro littéraire.