5 artistes qui documentent leur confinement sur Instagram

Publié le par Lise Lanot,

© Michele Borzoni

Peintres, photographes et illustrateur·rice·s trouvent des moyens de raconter le confinement, de manière artistique et inspirée.

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Sans modèles à rencontrer et sans territoires à arpenter, certain·e·s artistes peuvent peiner à trouver l’inspiration. Si vous êtes vous-mêmes en panne créative ou si, tout simplement, vous aimez faire passer de belles choses devant vos (non moins beaux) yeux, voici une sélection de cinq artistes qui documentent le confinement à travers le monde, de façon ludique ou documentaire.

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Le studio virtuel de Johanna Tordjman

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Nous vous avions parlé du travail de Johanna Tordjman à l’occasion de notre article sur ces dix artistes qui allaient, selon nous, faire l’année 2020. La peintre nous parlait de sa série Pastèques et Paraboles – Welcome to the Republic of Tordjmanistan, qui devait se voir enrichie d’un troisième acte.

Confinement oblige, son projet est en hiatus, mais Johanna Tordjman n’a pas pour autant délaissé ses pinceaux. Sur son compte Instagram, elle propose une “expo virtuelle” en même temps que l’occasion de poser pour elle. Ses abonné·e·s sont invité·e·s à lui envoyer une photo d’eux en train de faire leur “truc préféré pendant [cette] quarantaine”.

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Depuis un mois, l’artiste publie ses œuvres représentant anonymes et célébrités (on a pu voir une des moitiés du duo musical Ibeyi, Naomi Diaz, ou encore Michel Denisot). Grâce aux photographies qu’elle reçoit, Johanna Tordjman raconte voir l’évolution de l’effet du confinement sur les gens :

“Quitte à être enfermée, j’en profite pour peindre. Je reçois beaucoup de photos, je vois comment les gens vivent leur confinement et surtout, comment leur état d’esprit évolue. Au début, il y avait du mouvement, beaucoup de sourires. Sur les photos plus récentes, il y a beaucoup de latence, de solitude, c’est mon ressenti”, glissait-elle récemment au magazine Elle.

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Téhéran comme une “ville morte”, par Tahmineh Monzavi

Depuis la capitale iranienne, dans laquelle elle vit, la photographe Tahmineh Monzavi documente les conséquences de l’épidémie de Covid-19 dans son pays. Habituellement, l’arrivée du printemps est une période festive en Iran. Le 20 mars marque les célébrations de Nowruz, le Nouvel An perse, à travers la nation.

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Cette année pourtant, tout a changé : “Téhéran était comme une ville morte”, écrit la photographe en légende d’une de ses photos : “À cause du coronavirus, toute notre joie est tombée dans la noirceur.”

Sur son compte Instagram, elle partage ses portraits d’inconnu·e·s croisé·e·s dans la rue ou de ses parents, qu’elle salue depuis un trottoir. Avec d’autres photographes aux quatre coins du monde, elle remplit également le compte CovidTimes Project, comme une fenêtre ouverte sur le monde durant la pandémie.

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Les leçons artistiques spécial confinement de Carson Ellis

L’illustratrice américaine Carson Ellis partage sur son compte Instagram ses dessins et créations. Désireuse d’aider ses abonné·e·s à épanouir leur fibre artistique, elle a mis en place, depuis le début du confinement ses “Quarantine Art Club Assignments”, soit ses “leçons du club artistique de la quarantaine”.

Chaque jour, elle publie un nouveau thème, partage sa conception de celui-ci, ainsi qu’une sélection des œuvres des participant·e·s. Son compte est devenu un patchwork créatif, mettant en avant son travail autant que celui d’inconnu·e·s. Les thématiques sont liées au confinement : Carson Ellis dessine sa maison, honore quelqu’un qui lui manque ou représente un rêve fait ces derniers jours.

Au Sénégal, des “fresques sanitaires” signées RBS Crew

Au Sénégal, le collectif de graffeurs RBS Crew a décidé, ces dernières semaines, de mettre son art “au service de la santé publique”. Les artistes réalisent des œuvres grand format qui mettent en lumière le travail du personnel soignant, partagent les gestes barrières, ainsi que les numéros de téléphone d’urgence.

Sur leur compte Instagram, les artistes ont annoncé qu’ils poursuivraient la réalisation de ces “fresques sanitaires” jusqu’à ce que l’épidémie soit endiguée. La plupart de ces travaux sont visibles à Dakar et dans d’autres villes sénégalaises, à l’instar de Thiès ou de Kaffrine.

Les ballets immobiles de Michele Borzoni

Michele Borzoni ne sort “qu’à certains moments de la journée”, rapporte le New York Times et ce, afin d’immortaliser ses concitoyen·ne·s florentin·e·s. Le photographe italien documente l’épidémie due au coronavirus (qui touche de façon particulièrement éprouvante son pays), en s’intéressant à ses conséquences dans les rues et dans le quotidien des Italien·ne·s.

L’artiste immortalise les longues files de personnes éloignées de deux mètres, attendant de pouvoir faire leurs courses. Son compte Instagram est rempli de ces scènes de ballets immobiles qui rappellent que chacun·e est isolé·e, même dehors, même entouré·e. Depuis peu, Michele Borzoni a également commencé à photographier des bureaux vides, symbole de cet arrêt du monde du travail qui inquiète tant nos gouvernements.

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