3 photographes ont imaginé un monde sans domination masculine

Publié le par Lise Lanot,

© Studio Louche

Studio Louche, Oihana Ospital et Mathilde Biron font dialoguer leurs images pour imaginer un monde libérateur, pour toutes et tous.

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“À quoi ressemblerait notre monde s’il s’était libéré de la domination masculine ?” Voici la question que se sont posée durant plusieurs semaines les trois photographes Studio Louche, Oihana Ospital et Mathilde Biron. À l’issue de leurs réflexions, pas de certitudes tranchantes mais une “bulle généreuse, colorée et érotique”, selon leurs propres termes, et un dialogue d’images qui libère les corps et les esprits.

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Les images interrogent le décalage entre la libération des consciences et “un système juridique” qui piétine. Imaginer ce monde nouveau ne revient pas à s’intéresser uniquement aux femmes ou aux personnes transgenres : “Un monde sans domination masculine, c’est l’arrêt de la souffrance pour les femmes et l’épanouissement pour les hommes”, déclare Oihana Ospital.

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Les images des trois artistes le prouvent. Les Polaroid, portraits numériques et argentiques n’imaginent pas un monde sans hommes. Ils sont présents, “libres de leur apparence”, tout comme le sont les femmes et personnes transgenres, sans risque de violences.

Le dialogue des trois artistes a encore valeur d’utopie : “La fin de la domination, on en est loin, pas avant plusieurs décennies. Le problème, c’est l’éducation, c’est le regard. Entre l’insécurité au quotidien et la censure des corps, j’ai la sensation que c’est vain, qu’on n’aura jamais ce qu’on veut”, pose Mathilde Biron.

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La plupart des photos exposées a été créé avant le projet d’exposition accueilli par le Kilomètre 25. Sélectionnées et rassemblées pour l’occasion, les images se parent d’une nouvelle lumière, créent une “expérience immersive” et, surtout, offrent un peu d’espoir. “On lutte pour un monde sans domination masculine au quotidien, mais il traîne en longueur. Mais d’un autre côté, si on continue à lutter et à créer, c’est quand même qu’il y a quelque chose de plus fort qui nous anime”, exprime Studio Louche, Béatrice Dufour dans le civil.

Ainsi, cette utopie pensée par les artistes a un goût doux-amer, entre la force de l’espoir et un douloureux pragmatisme. Quoi qu’il en soit, l’exposition affirme des vérités indélébiles, celle de la nécessité de la diversité des représentations et celle du pouvoir, entre autres, de l’image et de l’art. “J’ai conscience que la représentation en photo n’est pas suffisante à elle seule pour tout changer, mais c’est un des multiples pas pour y arriver”, conclut Béatrice Dufour.

L’exposition “Close de non-confidentialité” est visible au Kilomètre 25 (Paris) jusqu’au 17 juillet 2022. Vous pouvez retrouver sur Instagram les artistes Studio Louche, Oihana Ospital et Mathilde Biron.

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