White God, un film qui a les crocs

Publié le par Constance Bloch,

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Une véritable expérience de cinéma

Une critique politique et sociale

Mais sous ses airs d’épopée canine, White God est avant tout une critique politique et sociale intemporelle. Comment ne pas voir dans la catégorisation de “race pure” et de “bâtards” un parallèle avec le nazisme entraîné par une haine de l’autre, le racisme et la xénophobie ?
Car depuis quelques années, la Hongrie connaît une montée de l’extrême droite très inquiétante, ce qui a bien entendu beaucoup influencé Kornél Mundruczo. Il raconte :

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Le film est la critique d’une Hongrie dans laquelle une mince couche de la société dirige une grande part de la population. C’est également de plus en plus le cas en Europe. Un petit groupe issu de l’élite se réserve le droit de régner pendant que les politiciens, comme dans un programme de télé-réalité politique, passent pour des vedettes à qui nous accordons nos votes à tour de rôle. Ces tendances sont très dangereuses. Si nous n’y prenons pas garde, un jour les masses se soulèveront.

Les chiens comme métaphores d’hommes opprimés, une façon pour le réalisateur d’aborder le thème de la montée du racisme en Europe de l’Est d’une façon différente et surtout plus libre. “Je voulais aborder le sujet en toute liberté, avec le moins d’entraves et de tabous possible. Il est toujours difficile de trouver le moyen de décrire des vérités intemporelles de façon originale“, confiait Kornél Mundruczo.

Le pari (ambitieux) de White God est largement réussi. Après visionnage, le film laisse un sentiment de grandeur et de trouble astucieusement construit par le réalisateur. En sortant des sentiers battus, il parvient à provoquer des émotions et des réflexions que l’on aurait même pas soupçonnées en rentrant dans la salle de cinéma. Et il signe un long métrage magistral qui a du chien.

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