Vidéo : dans la tête de Florent, schizophrène

Publié le par Marine Lecaque,

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J’avais l’impression que quelqu’un s’emparait de mon esprit et de mon cerveau pour parler à ma place et que je devais lutter sans cesse contre lui. Je ressentais le besoin d’avoir un double qui me donnait de l’importance.

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Une lutte perpétuelle contre soi-même

Pour sortir de cette paranoïa constante, il lui a fallu accepter sa maladie. C’est d’ailleurs le conseil qu’il donne à toutes les personnes dans son cas : ne pas se voiler la face, accepter le diagnostic et l’aide des autres et, surtout, prendre correctement son traitement. Pour autant, la schizophrénie est une maladie multi-facettes, elle peut prendre autant de formes qu’il y a de personnalités. Un traitement qui fonctionne sur une personne A ne sera pas forcément adapté à une personne B.
Ne voulant prendre aucun risque, Florent continue de prendre chaque jour son traitement pour éviter toute rechute. Il nous a confié “croire très fort en l’art-thérapie“. C’est l’écriture de son livre, Obscure clarté, qui lui a permis d’exorciser ses démons. Musique, peinture, lecture ou sport, il est d’après lui nécessaire d’avoir une passion pour s’en sortir. C’est l’unique moyen pour ne pas vivre reclu et se renfermer sur soi-même. Par ce livre, il a souhaité sensibiliser le public à sa maladie et pouvoir enfin “mettre des maux sur ses mots“.
Mais pour Florent Babillote, le système de santé français souffre d’un énorme manque de moyens. Le personnel soignant a beaucoup trop de malades à gérer et n’a souvent pas la formation nécessaire ou la bonne approche. Par exemple, il est très important d’expliquer au patient quel traitement il suit et à quoi il va lui servir pour que la personne soit actrice de sa maladie.

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Des préjugés qui ont la vie dure

Pour faire évoluer les mentalités en France, la Loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, promulguée en 2005, a imposé aux entreprises de plus de 20 salariés de compter au moins 6% de salariés handicapés.
À défaut, elles devront s’acquitter d’une amende. Dix ans après la loi, si le nombre d’handicapés a doublé dans les entreprises, il reste du chemin à faire : si on frôle les 6% dans le public, le privé dépasse de peu les 3%. Pour Florent : “Il y a toujours ce même regard sur le handicap, c’est dommage parce que c’est cette diversité qui apporte et nourrit intellectuellement.” Il n’est également pas tendre avec certains médias qu’il accuse de diffuser des clichés autour de la schizophrénie.
Il précise :

J’aime beaucoup tout ce qui est New York section criminelle mais la personne qui commet un crime est presque toujours atteinte d’une maladie mentale. C’est la même chose au journal télévisé. Heureusement il y a quelques films sur la schizophrénie qui ont fait beaucoup de bien comme Un homme d’exception sur la vie de John Forbes Nash, que je recommande.

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Pour plus d’infos sur Florent Babillote, rendez-vous sur son site, son blog et sur Facebook.