La Turquie bloque l’accès à Twitter

Publié le par Théo Chapuis,

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En Turquie, on n’entend plus les oiseaux chanter. Plus ceux de Twitter en tout cas : Ankara a bloqué l’accès au réseau social de micro-blogging dans la nuit du jeudi 20 mars. D’abord difficile à authentifier, la nouvelle a été confirmée par le quotidien local Hurriyet. Certains acteurs des droits et libertés en ligne ont vite réagi et posté des alertes, comme Grass Wire, ci-dessous :

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Résistance sur Wikileaks

Car la Turquie n’est pas l’Iran, la Corée du Nord ou bien Cuba : ses habitants ont l’habitude de composer avec les outils numériques d’aujourd’hui… ce qui explique que la résistance se soit organisée immédiatement. Mashable rapporte que, très vite, plusieurs participants ont débattu des différentes solutions pour contourner le blocage sur le forum de Wikileaks. Le topic est à consulter par ici.
Pourquoi un tel blocage ? La décision survient peu après la menace explicite de la part du premier ministre Recep Tayyip Erdogan “d’éradiquer Twitter” après la publication sur les réseaux d’enregistrements d’écoutes téléphoniques qui le mettent directement en cause dans un scandale de corruption. Celui-ci, comme nous le rappelle le Monde, a déjà éclaboussé des dizaines de ses plus proches collaborateurs.
Plutôt remonté au sujet d’écoutes qui le mettent en cause, il avait alors déclaré : 

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Cela n’a rien à voir avec les libertés. La liberté n’autorise pas l’intrusion dans la vie privée de qui que ce soit ni l’espionnage des secrets d’Etat sur la scène internationale par ces moyens.

Twitter par SMS

Qu’à cela ne tienne : Twitter, pas tout à fait coopératif avec les agissements du gouvernement Erdogan, a envoyé un message sur son propre réseau pour expliquer comment contourner le blocage grâce à de simples téléphones portables.

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Après Twitter, Facebook et YouTube ?

Cette décision, la première de cette ampleur en Turquie, est la preuve de la détermination d’Erdogan. Voilà deux semaines, il avait déjà menacé de bloquer Facebook et YouTube du territoire turc. Il déclarait, dans une allocution télévisée : “Nous sommes résolus à ne pas laisser le peuple turc être esclave de YouTube et FacebookNous prendrons les mesures nécessaires, quelles qu’elles soient, y compris la fermeture [de ces plateformes].”
La Turquie, gouvernée sans partage par Recep Tayyip Erdogan depuis 2002, a été victime d’une série d’amendements adoptés par le Parlement turc le 5 février qui renforcent le contrôle de l’Etat sur Internet. Le gouvernement s’arrogeait alors le droit de fermer purement et simplement (et donc sans décision de justice) les sites Internet portant atteinte à la “vie privée” ou publiant des contenus jugés “discriminatoires ou insultants”. Le pouvoir dit vouloir “protéger la famille, les enfants et la jeunesse”, l’opposition parle d’une loi “liberticide”.
Alors qu’elle en était proche au début des années 2000, la Turquie s’éloigne peu à peu d’une possible adhésion à l’UE.