Turquie : 140 000 livres retirés des bibliothèques pour être détruits

Publié le par Clothilde Bru,

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“Il n’y a pas besoin de brûler des livres pour détruire une culture. Juste de faire en sorte que les gens arrêtent de les lire,” écrivait Ray Bradbury dans son roman Fahrenheit 451 dans lequel le héros est contraint de brûler des livres. À croire que le président de la Turquie Recep Tayyip Erdoğan a suivi ce conseil à la lettre.

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On apprenait lundi 11 janvier que des dizaines de milliers d’ouvrages ont été retirés depuis plusieurs mois des bibliothèques turques. D’après le site ActuaLitté, le gouvernement turc épure soigneusement les étals de ses bibliothèques depuis des mois.

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Près de 140 000 ouvrages auraient été victimes de cette purge. L’affaire a été rendue publique à l’occasion d’une question au gouvernement adressée par un député de l’opposition au ministre de la Culture turque qui aurait répondu :

“Les publications sur le mouvement Gülen et Fethullah Gülen, ainsi que celles de maisons d’édition fermées par décret du gouvernement, présentes dans les 1 142 bibliothèques placées sous notre juridiction, ont été retirées d’urgence.”

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Une trentaine de maisons d’édition fermées

Fethullah Gülen c’est cet opposant turc, réfugié aux États-Unis, contre lequel Recep Tayyip Erdogan est en guerre. L’imam est notamment accusé d’être en partie responsable du coup d’État raté de juin 2016.

Selon le ministre de la Culture, 139 141 titres feraient actuellement l’objet d’une enquête. Mais l’imam turc n’est pas le seul à être visé, le site d’informations en ligne rapporte que plusieurs philosophes, romanciers, ou dramaturges européens en ont également fait les frais parmi lesquels Spinoza ou Camus accusés d’avoir fait partie d'”organisations terroristes”.

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Le site rapporte également que le gouvernement a fait retirer un manuel scolaire qui faisait référence à un “point F” et à un “point G” dans un problème de mathématiques, estimant qu’il s’agissait d’une référence à Fethullah Gülen.

Une trentaine de maisons d’édition ont également été contraintes de fermer leurs portes, suite à un décret gouvernemental.

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