Vidéo : quand Martin Scorsese raconte la genèse de son documentaire sur Bob Dylan

Publié le par Théo Chapuis,

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No Direction Home sera probablement à jamais le documentaire définitif sur Bob Dylan. On a retrouvé quelques mots de Martin Scorsese sur son chef-d’œuvre.
Comment Robert Allen Zimmerman est-il devenu Bob Dylan ? Vous saurez tout, tout, tout en regardant le documentaire-fleuve de Martin Scorcese No Direction Home, réalisé en 2005 et diffusé samedi 8 août sur Arte, dans le cadre du Summer of Peace. Interviews, archives, extraits de concerts… ce film brosse les débuts de la carrière de celui qui deviendra, plus tard, le plus grand chanteur de protest songs que la décennie des sixties ait connu.

Woody Guthrie, Jack Kerouac, Dylan Thomas… les influences de l’auteur de la séminale “Blowin’ in the Wind” feront de lui un poète et un compositeur à nul autre pareil. Tellement, en fait, qu’il passe du statut de star prometteuse à icône, puis à porte-étendard du folk avant que, patatras ! il ne décide d’électrifier sa guitare – et de se faire tourner le dos pour haute trahison par nombre de ses fans.
Mais c’est comme ça, Dylan s’est toujours nimbé de mystère. Folk, protest songs, poésie et rock’n’roll s’entremêlent dans la vie de cet artiste insaisissable et passionnant, raconté avec le cœur par un Scorcese délicat dans No Direction Home.

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Un “travail d’amour” pour Scorsese

Et Martin Scorsese, justement, a été légitimement récompensé pour ce film. Par le grand public, déjà : sur l’intransigeant site Rotten Tomatoes, le film récolte 93% de critiques positives. Mais également par la critique : en avril 2006, le cinéaste-qu’on-ne-présente-plus recevait un Peabody Award. Konbini vous traduit ses mots lors de son discours de remise, à regarder ci-dessous :

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Ce film est un projet très spécial pour moi. Il m’a pris trois ans et demi, quatre ans pour le mener à bien. Lorsque Jeff Rosen, le producteur de Bob Dylan, nous a présenté l’idée à Margaret Bodde (mon assistante) et moi, nous savions que ce serait un travail d’amour, surtout après avoir vu les rushes accumulés toutes ces années. Parmi ces rushes incroyables, il y en a un de la tournée de 1966, un merveilleux tournage à Newport, un festival en 1964, le premier film de Dylan à New York en 1960.
Mais avec tous ces rushes, le plus difficile était de raconter l’histoire, et surtout comment la trouver tout au long de ces tournage. Alors qu’on progressait, il nous a semblé clair que c’était celle d’un artiste, mais pas de n’importe quel artiste : c’est Bob Dylan. Pour beaucoup d’entre nous, c’est notre artiste, notre voix. Et que peut-on dire de Bob Dylan qui n’ait déjà été dit dans sa musique ? On a filmé une grande interview de Jeff Rosen [son manager, ndlr], à peu près 10h de rushes ! Après avoir visionné ça, nous avons compris que nous allions laisser Dylan parler lui-même.
Puis il y a la musique. Nous avons essayé de faire un film à propos de la musique, où vous pouviez aussi vraiment entendre de la musique. La musique de Dylan mais aussi, plus important, celle des artistes qui l’ont influencé. Puis il y avait le son, le son des années où il a grandi, le son de la fin des années 40 et des années 50, qui permettait de permuter son monde et le nôtre.
Finalement, nous avons réalisé que nous devions tenter d’écrire une histoire de ces années-là, les années 50 et surtout les années 60, afin de recréer le contexte de notre ère ; cela afin de nous départir de la nostalgie et des clichés. Pour voir le Vietnam, le mouvement des droits civiques, l’époque révolutionnaire du rock’n’roll depuis une perspective fraîche, afin de sentir le choc de l’époque, à nouveau. Afin de voir Dylan lorsqu’il débutait et le creuset [créatif] qui régnait à ce moment. Alors on a essayé.
Je voudrais dire que ce film n’aurait jamais pu être réalisé sans l’aide de Jeff Rosen, associé de longue date et producteur de Bob Dylan, qui a eu la prévoyance de garder ces rushes hors de la vue du public pendant des dizaines d’années […].

Le documentaire No Direction Home sera diffusé sur Arte samedi 8 août à partir de 22h25 dans le cadre du Summer of Peace.

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