Au Salvador, on envoie encore des femmes en prison pour fausse couche

Publié le par Anaïs Chatellier,

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“Une des violations des droits de l’homme les plus graves”

Durcies depuis 1997 sous la pression de l’Église catholique, les lois sur l’avortement au Salvador font partie des plus restrictives au monde. En effet, dans ce petit pays d’Amérique centrale, l’interruption de grossesse est pénalisée en toutes circonstances. Le viol ou les dangers pour la santé de la mère ne peuvent plus être utilisés comme “prétextes” pour avorter. En cas de fausse couche, une femme est également accusée d’homicide volontaire et peut écoper d’une peine de prison allant jusqu’à 40 ans.

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Elles sont persécutées pour ne pas avoir eu une grossesse parfaite ou des bébés parfaits, ce qui est absolument scandaleux“, a commenté Paula Avila-Guillen, qui travaille au Centre de défense du droit à l’avortement aux États-Unis, dans un article de Broadly, relayé en France par Terrafemina, avant d’insister :

C’est une des violations des droits de l’homme les plus graves dans cette région.

Aux mesures très répressives de la loi sur l’avortement, s’ajoute également la difficulté de prouver que ces femmes n’ont rien fait pour mettre un terme à leur grossesse, selon Paula Avila-Guillen. Autre conséquence de la loi contre l’avortement : un nombre important de décès après un arrêt de grossesse clandestin ont lieu chaque année au Salvador. En effet, les méthodes utilisées sont très dangereuses, entre ingestion de mort-aux-rats ou d’autres pesticides, introduction d’aiguilles à tricoter, de bouts de bois ou d’autres objets pointus dans le col de l’utérus, selon Amnesty International.
Si la grâce accordée en janvier 2015 à Guadalupe, jeune femme, alors âgée de 18 ans, condamnée à une peine de prison de 30 ans après avoir été soupçonnée à tort d’avoir mis un terme à sa grossesse en 2007, a apporté une lueur d’espoir, 16 femmes sont encore emprisonnées et bien plus souffrent des conséquences de ne pas pouvoir avorter librement au Salvador.

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