Après le “Lundi noir”, la Pologne renonce à interdire le droit à avortement

Publié le par Louis Lepron,

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Une victoire contre l’impensable.

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Enfin. Deux jours après les manifestations qui ont fait déborder les rues de Varsovie de femmes vêtues tout de noir pour défendre le droit à l’avortement, le gouvernement polonais a renoncé. Renoncé à l’impensable. Renoncé à interdire totalement l’avortement dans le pays. C’est à travers la voix de son ministre des Sciences et de l’éducation supérieure que le gouvernement a expliqué que ce “Lundi noir”, le nom donné à cette manifestation, avait appris au gouvernement “l’humilité”, comme le signale The Guardian.

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Dès lundi, la Première ministre polonaise Beata Szydlo avait déjà évoqué ses doutes quant à la pertinence d’un tel projet de loi, expliquant que le ministère de la Justice ne travaillait sur aucune modification législative du droit à l’avortement. C’est donc une victoire contre un projet de loi totalement absurde.

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Un projet controversé

Le projet de loi – proposé par l’Eglise catholique – qui a suscité ce mouvement aurait durci considérablement les conditions d’accès à l’IVG. En Pologne, l’avortement est autorisé dans des conditions très strictes, à travers le cadre législatif le plus restrictif d’Europe : les Polonaises peuvent demander l’avortement uniquement quand leur santé ou celle du bébé est en jeu, ou si elles sont enceintes à la suite d’un viol (sous réserve que l’enquête judiciaire le confirme).

La nouvelle législation prévoyait une interdiction pure et simple de la procédure. Toute femme qui aurait mis fin à sa grossesse aurait risqué cinq ans de prison, ainsi que le médecin qui aurait pratiqué l’opération.

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Une manifestante expliquait ce lundi 3 octobre à la BBC :

“Trop c’est trop. Il y en a assez de ce que le gouvernement, l’Église et les soi-disant ‘pro-vie’ veulent imposer aux femmes. Ils veulent faire passer une loi anti-IVG qui condamnerait les femmes à mourir dans beaucoup de cas. Cela retirera leur sentiment de sécurité, et les options de soins disponibles qui existent quand une grossesse met leur vie ou leur santé en danger.”

Plusieurs partis d’extrême droite européens, tels que le Front national en France et Alternative fur Deutschland en Allemagne, ont des positions penchant vers une interdiction de l’avortement. Pour sa part, L’Espagne est passée très près d’une interdiction de l’IVG, il y a deux ans seulement.

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