Perturbateurs endocriniens : il y en aurait même dans les tickets de caisse

Publié le par Astrid Van Laer,

Gardening (Photo by BSIP/UIG via Getty Images)

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Un nouveau rapport de l’Inspection générale des affaires sociales tire la sonnette d’alarme au sujet de ces substances chimiques omniprésentes, qui ont un impact dévastateur sur notre santé.

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Tickets de caisse, biberons, pesticides, nourriture… les perturbateurs endocriniens font partie intégrante de notre quotidien. Un rapport, demandé par le gouvernement au mois d’août dernier à ce sujet, a été publié vendredi 2 février par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Cette dernière épingle sévèrement la législation européenne.

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En effet, l’Igas évoque un “cadre européen qui reste lacunaire”, hormis les cas suédois, danois et français – même si l’action du gouvernement Philippe reste “à amplifier”. Le texte remet surtout en cause l’Union européenne, qu’il accuse de ne pas agir contre les perturbateurs endocriniens. Il exhorte donc le gouvernement français à appuyer dans le sens de la mise en place d’une législation européenne. Selon lui, “la crédibilité de l’action communautaire” est en jeu.

De plus, le rapport confirme les doutes qui existaient depuis plusieurs années au sujet des perturbateurs endocriniens, en affirmant que ces derniers ont une influence directe sur plusieurs problèmes de santé tels que :

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“La baisse de la qualité du sperme, l’augmentation de la fréquence d’anomalies du développement des organes ou de la fonction de reproduction, l’abaissement de l’âge de la puberté, la survenue de certains cancers hormonodépendants, ainsi que des cas de diabète de type 2, d’obésité ou d’autisme.”

Deux eurodéputés, Éric Andrieu et Guillaume Balas (Parti socialiste), ont saisi la Commission européenne au sujet des perturbateurs endocriniens. Les deux élus estiment qu’il y a un “manque de pertinence” dans la législation actuelle, en particulier concernant les femmes enceintes, qu’on “oublie de protéger” :

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Mais au fait, c’est quoi exactement les perturbateurs endocriniens ?

Pour ceux qui auraient séché les cours de SVT, le système endocrinien regroupe les organes sécrétant des hormones, comme les ovaires, la thyroïde ou le pancréas. Ces hormones permettent aux organes de communiquer entre eux : ce sont des sortes de messagers chimiques qui ont un impact sur l’ensemble du corps.

Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques présentes à peu près partout dans notre système de consommation : nourriture, médicaments, plastique alimentaire, canettes…  Comment peuvent-ils pénétrer le corps humain ? Par ingestion ou par inhalation, mais pas seulement : le bisphénol A que l’on trouve sur les tickets de caisse et de carte bancaire peut aussi entrer dans notre organisme par le toucher.

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Si l’on considère qu’ils sont mauvais, c’est parce qu’ils miment et bloquent le fonctionnement des hormones naturelles, et peuvent donc brouiller les informations reçues par le corps. Cependant, leur impact peut être difficile à cerner, car il est souvent indirect.

Concrètement, qu’est-ce que ça modifie ?

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Pourquoi est-ce dangereux ? En fait, si une molécule de produit chimique ressemble trop à une hormone naturelle, le corps peut se tromper et les confondre. Cela est particulièrement dangereux pour le développement des fœtus, qui peuvent ingérer des perturbateurs endocriniens via l’alimentation et le mode de vie de leur mère et s’y habituer, modifiant totalement leur système hormonal en formation. Le bébé grandit alors avec des hormones de synthèse exogènes, qui remplacent les hormones naturelles. Leur croissance s’en retrouve alors entièrement affectée.

En outre, ces perturbateurs seraient responsables de nombreux cancers, comme celui du sein, et causeraient une baisse de la fertilité masculine.

La déclaration de Wingspread, publiée par Theo Colborn dans L’Homme en voie de disparition en 1991 (éditions Terre vivante), a démontré que la durée d’exposition importe plus que la dose. Elle est donc plus dangereuse qu’un poison en tant que tel, car bien plus vicieuse.

Le texte précise également que le délai de latence entre l’exposition à ces perturbateurs et les premiers effets pourrait être très important. Poêles, détergents, biberons, dentifrices, canettes de soda, lunettes de soleil, vêtements, éponges, piles, maquillage, aliments, conserves… Tous ces produits du quotidien sont concernés. Pourtant, la prise de conscience est d’une lenteur ahurissante.