L'”African Queen” blanche de Numéro
C’est Ondria Hardin, top blonde aux yeux noisettes de seize ans originaire de Caroline du Nord, qui incarne pour le magazine de mode la beauté africaine à grands renforts de fond de teint et autre poudre ultra-bronzante. Si le résultat – bravo à la make-up artist Maud Laceppe et au photographe Sebastian Kim – est bluffant, on ne peut que s’interroger sur le bien-fondé d’une telle démarche.
Alors que le Huffington Post s’étonne du défaut de justification du magazine dans ses colonnes quant à ce choix éditorial incongru, d’aucuns ironisent, à l’instar du blog d’outre-atlantique Foudre :
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Pourquoi engager un mannequin noire quand on peut peindre un mannequin blanc ?
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La rédaction de Numéro pour sa part, a préféré faire porter le chapeau à son photographe, insistant sur le fait qu’elle n’avait pris aucune part au processus créatif de l’édito :
The artistic statement of the photographer Sebastian Kim, author of this editorial, is in line with his previous photographic creations, which insist on the melting pot and the mix of cultures, the exact opposite of any skin color based discrimination. Numéro has always supported the artistic freedom of the talented photographers who work with the magazine to illustrate its pages, and has not took part in the creation process of this editorial.
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Mais le scandale de Numéro est au final symptomatique du problème de la représentativité des femmes noires et asiatiques dans la mode : alors que la fashion week new-yorkaise vient de s’achever, le constat est accablant. Jezebel révèle que sur l’ensemble des défilés, 83 % des mannequins sur les podiums étaient blanches, 9% asiatiques et 6% noires.