“Montagne d’or” : le projet de mine en Guyane française qui fait couler beaucoup d’encre

Publié le par Jeanne Pouget,

(© WWF)

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Au nord-ouest de la Guyane française, un projet d’une mine d’or pharaonique en pleine forêt amazonienne inquiète les défenseurs de l’environnement.

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“Montagne d’or”. Retenez ce nom. Il s’agit d’un projet de mine d’or gigantesque en pleine forêt amazonienne sur le territoire guyanais. Porté par le groupe russe Nordgold (à hauteur de 55 %) et la compagnie canadienne Colombus Gold (45 %), il est accusé de menacer fortement la forêt amazonienne et ses habitants. Quand ses détracteurs accusent le gouvernement français de brader la Guyane, ses partisans agitent le drapeau de la création d’emplois, providentiels sur un territoire ravagé par le chômage.

La plus importante mine d’or dans l’histoire de France

Si la mine “Montagne d’or” (qui porte donc bien son nom) voit le jour, il s’agira de la plus grande de ce type en France. Des dimensions vertigineuses : 2,5 kilomètres de long, 500 mètres de large et 400 mètres de profondeur pour un gisement estimé à 150 tonnes. Un trou de la surface de 32 stades de France où la Tour Eiffel entrerait toute entière. Car pour extraire de l’or, il faut creuser (très) profond…
Une extraction qui ne se fait donc pas à la pelle mais à la dynamite et à l’aide de produits dangereux et toxiques. Selon l’opérateur, 57 000 tonnes d’explosifs, 46 500 tonnes de cyanure et 142 millions de litres de pétrole seront nécessaires pour les douze ans de durée de vie du projet.
Un projet d’envergure pharaonique, aux abords de deux réserves biologiques. Dans de telles conditions, inutile de préciser que les défenseurs de l’environnement, à commencer par les Amérindiens, font barrage au projet.

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“Un non-sens écologique et un mirage économique” pour les défenseurs de l’environnement

Les partisans du projet, à commencer par les compagnies minières, le présentent comme une aubaine sur le plan social puisque 750 emplois directs devraient être créés. Mais aussi comme un eldorado financier puisque cinq millions d’onces d’or devraient en être extraits, estimés à 1000 euros l’unité. Ils espèrent que le projet obtiendra ainsi l’aval du gouvernement français qui verrait en Montagne d’or une aubaine pour redynamiser la Guyane qui connaît un taux de chômage deux fois plus élevé qu’en métropole.
Mais pour les ONG et les peuples autochtones amérindiens, Montagne d’or est loin de représenter une situation idéale. “Un mirage économique” couplé à un “non-sens écologique”, selon Pascal Canfin, le directeur de l’ONG WWF interrogé par nos confrères de Brut. À lui seul le projet engloutirait au moins 420 millions d’euros publics soit 560 000 euros publics pour chacun des 750 emplois directs annoncés selon les calculs de l’ONG.
Ils dénoncent en outre l’impact désastreux de ce projet sur un écosystème exceptionnel et déjà en danger. Et lui préfèrent des alternatives durables comme le tourisme qui “permettrait de créer six fois plus d’emplois directs que le projet Montagne d’or avec quatre fois moins de subventions publiques“.
Le projet est pour l’instant en attente du feu vert du gouvernement français qui devrait lancer une consultation publique en mars 2018. À noter qu’Emmanuel Macron s’était prononcé très clairement en faveur du projet lors de la campagne présidentielle. En attendant, une pétition a été lancée en mars 2017 par l’association Sauvons la Forêt et a déjà récolté plus de 192 000 signatures.

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