Les conditions de travail des mannequins pointées du doigt

Publié le par Aline Cantos,

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The Model Alliance, pour la reconnaissance des droits des mannequins

Une déclaration des droits en question annonce la couleur sur le site de l’organisation mettant en avant des points clefs de son action. Les mannequins doivent bénéficier de relations strictement professionnelles avec leurs agents, clients et photographes, avoir le droit à une zone privée quand ils se changent lors des shootings, défilés et castings, les représentants des modèles mineur(e)s doivent se conformer à une totale transparence concernant leur âge… Bien d’autres règles sont posées noir sur blanc afin de garantir de meilleures conditions de travail aux modèles.
L’organisation apparaît d’autant plus légitime que c’est une mannequin elle-même qui a décidé de la fonder en réaction à ses propres expériences et son vécu. L’américaine Sara Ziff a en effet défilé pour Prada, Marc Jacobs, Calvin Klein et Balenciaga avant de se dédier à la cause des droits du travail des mannequins en formant The Model Alliance en 2012.
L’organisation, qui a pour slogan “Donner une voix aux visages de l’industrie de la mode“, a déjà rencontré une victoire avec le vote du Child Model Act en 2013. Grâce à ce dernier, les modèles de moins de 18 ans bénéficient d’une protection étendue et d’une reconnaissance juridique en règle.

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Une carrière sur un siège éjectable

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Des chiffres alarmants

Les affirmations seront ensuite appuyées par des sondages réalisés par The Model Alliance, qui atteste d’un début de carrière entre 13 et 16 ans pour environ 55% des modèles, mais aussi de 31,2% de mannequins atteints de troubles du comportement alimentaire dans l’industrie. L’angoisse ne s’arrête pas là puisque 28% des modèles affirment avoir été victimes de pressions les incitant à coucher avec quelqu’un au travail et plus de 60% des interrogées disent manquer d’intimité lorsqu’ils doivent se changer sur leurs lieux de travail.
L’enquête réalisée anonymement sur 241 modèles féminines de New-York et Los Angeles démontre toute l’utilité de la démarche de The Model Alliance en mettant en exergue des problématiques récurrentes dans un milieu où la parole manque de libération. Les modèles, souvent bien loin d’être uniques aux yeux des agences, sont soumises à un marché foisonnant où leur place est régulièrement en danger.
S’insurger contre les pratiques dénoncées par The Model Alliance est bien souvent risqué. C’est pourquoi le projet a pour but de garantir une aide confidentielle et de repenser l’éthique du métier en éduquant ceux qui y travaillent afin de prévenir tout problème.
Alors que certains rêvent devant la Fashion Week parisienne, The Model Alliance œuvre toujours pour que celles et ceux qui fascinent les foules voient enfin leurs droits les plus basiques respectés.

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