Chez les lions, la crinière ne représentera bientôt plus le roi… mais la reine

Publié le par Bérénice Rebufa,

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Après les femmes à barbe, voilà les lionnes à crinière !  Alors que notre société essaie de gommer les genres autant dans la mode que dans le travail, la nature s’en mêle et dote des lionnes d’une crinière à faire rugir de jalousie les jeunes lions. Au Botswana, en Afrique, 5 lionnes “transgenres” ont été remarquées.

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Symbole de virilité et de force, la crinière sert chez les lions à la fois à séduire les femelles et repousser les prédateurs éventuels. Une crinière sombre et fournie indique un taux élevé de testostérone et une bonne constitution, donc une grande force au combat. Selon Luke Hunter, président de l’organisation mondiale de conservation des félins sauvages Panthera, le phénomène serait dû à une augmentation anormale du taux de testostérone chez ces femelles.

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Seraient-elles bisexuelles ?

C’est à la réserve de Moremi Game, dans la zone protégée du delta d’Okavango, que Geoffrey D. Gilfillan, chercheur de l’université du Sussex (Angleterre) a pu étudier ces lionnes. Le professeur Gilfillan s’est particulièrement intéressé à l’une d’entre elles, SaF05, et a étudié son comportement pendant deux ans :

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“SaF05 est majoritairement féminine dans son comportement – elle s’accouple avec des mâles – mais elle a aussi certains comportements masculins, comme l’augmentation du parfum de marquage et le rugissement, ainsi que le ‘montage’ (accouplement sans procréation) d’autres femelles”, explique-t-il à New Scientist.

Le chercheur précise également que certaine lionnes peuvent avoir ce comportement (marquage, rugissement) mais de façon beaucoup moins masculine que SaF05.

Un cas similaire avait déjà été constaté aux Jardins zoologiques nationaux d’Afrique du Sud, à Pretoria, en 2011. Des tests avaient été effectués sur une lionne captive, nommée Emma, qui avait développé une crinière. Les analyses ont révélé un problème au niveau des ovaires qui provoquait un niveaux de testostérone élevé. Une fois la féline privée de ses ovaires, son comportement est redevenu normal.

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Comme chez les hommes, la différence, souvent vue comme un handicap, peut être une cause d’exclusion. Ce “défaut” physique est considéré comme un vrai problème pour l’intégration d’une lionne au sein de son clan. Lorsque les scientifiques ont observé pour la première fois ce type de lionnes, celles-ci étaient totalement rejetées par les leurs.