Filmer des jeunes qui se saoulent : pourquoi l’émission de France 4 inquiète

Publié le par Théo Chapuis,

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Le groupe [France Télévisions] a commandé une émission dans laquelle des jeunes volontaires, majeurs, vont se saouler devant les caméras de télévision afin de tester les effets de l’alcool sur eux.

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A quoi bon montrer une personne ivre à la télévision ?

Un concept venu d’ailleurs

Si cette initiative cathodique inquiète, c’est également parce qu’elle s’inspirerait d’un principe d’émission déjà décliné aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. On y voit la présentatrice “goûter” des substances psychédéliques de toutes sortes sous l’œil inquisiteur des objectifs.
Au menu : musique épique cheap façon blockbuster, confession face caméra sur les effets ressentis… jusqu’à la séquence “vomi” qui n’est pas épargnée aux téléspectateurs. À découvrir ci-dessous.

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La même boîte de production que Tellement Vrai

Communication réussie ?

Au printemps, dans les pages télé du Figaro, la chaîne alimentait la soif tout en se défendant : “L’objectif est de sensibiliser les jeunes, lesquels ont tendance à boire de plus en plus, aux risques de ce que l’on appelle le binge drinking” […] Il ne s’agit pas de les juger, ni de porter sur eux un regard moralisateur. Il s’agit d’une expérience sérieuse et encadrée, réalisée sous contrôle médical.” 
La chaîne le martèle : “On est dans l’accompagnement, la prévention, l’humain”. Pourtant, la bande-annonce d’Alcootest table beaucoup sur les faciès avinés, les fêtes excessives, et les lumières aveuglantes des boîtes de nuit. On accompagne. On prévient. On est humain.
Le 19 mai dernier, France 4 avait déjà consacré une soirée à l’alcool et aux addictions chez les jeunes. Au menu, trois documentaires, dont l’un au synopsis rappelant celui-là même qui promet d’être diffusé à la rentrée :

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Pendant un an, des jeunes entre 18 et 21 ans se sont filmés lors de ces soirées festives qui commencent le jeudi soir pour s’achever le dimanche matin. Puis régulièrement, sous le regard du réalisateur Philippe Lubliner, ils se sont retrouvés dans des ateliers audiovisuels pour exprimer leur rapport à l’alcool.

Des audiences en attente de rebond

Résultat pour France 4 à l’issue de la diffusion de ce programme : 0,4% de parts d’audience, soit un score très modeste, même pour la petite chaîne de France Télé. Avec des émissions comme celles-ci, la petite antenne lancée en 2005, dont le slogan est “Ça déchaîne”, cherche-t-elle son coup de buzz ?
Un programme de slow TV très futé, le plus controversé Cam Clash, d’autres choix de programmation audacieux, des émissions qui grandissent sous l’aile de l’antenne avant de s’en libérer… France 4 fait de plus en plus office de laboratoire au sein de l’audiovisuel public. Une chaîne rafraîchissante au sein d’un PAF à consommer avec modération… du moins jusque-là. Il faut souhaiter que la quête de parts d’audience n’enivre pas davantage ses choix de diffusion.

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