La véritable histoire derrière le légionnaire au foulard Call of Duty

Publié le par Louis Lepron,

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“Mali : un soldat français à tête de mort fait le tour du Web” par BFM TV;
“Mali : l’état-major des armées juge cette photo «inacceptable»”, par Le Parisien;
“Fury over French soldier pictured wearing Call of Duty-style grinning skeleton ‘Death’s Head’ facemask while serving in Mali” par le Britannique Daily Mail.

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Dans une interview pour Le Vif, Issouf Sanogo raconte le contexte :

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Je me trouvais aux côtés de militaires français à côté d’un terrain vague, près de la préfecture de Niono. Un hélicoptère était en train d’atterrir et soulevait d’énormes nuages de poussière. Instinctivement, tous les soldats à proximité ont mis leurs foulards devant leurs visages pour éviter d’avaler du sable.
J’ai repéré ce soldat qui portait un drôle de foulard et j’ai pris la photo. Sur le moment je n’ai pas trouvé la scène particulièrement extraordinaire, ni choquante. Le soldat ne posait pas. Il n’y a aucune mise en scène dans cette image. Le gars ne faisait que se tenir là, en se protégeant le visage de la poussière, en attendant qu’un hélicoptère se pose.

Mais on n’en sait pas plus sur le légionnaire. L’homme devient rapidement affublé d’une expression : “Le légionnaire à la tête de mort”. L’État major français est en colère et décide de communiquer.
En témoigne la réaction de Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major des armées, qui trouve cela “innaceptable” :

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Cette image n’est pas représentative de l’action que conduit la France au Mali à la demande de l’Etat malien et de celle que mènent ses soldats, souvent au péril de leur vie.

Après le buzz, une descente aux enfers

Cette semaine, le légionnaire a enfin parlé. Après avoir déserté la légion en juin 2013, avoir été condamné cinq mois plus tard à trois ans de prison avec sursis pour un braquage raté dans une pharmacie le tout accompagné d’une descente aux enfers entre alcool et drogue, l’émission du Supplément de Canal + est allée à sa rencontre, en Suède.
On retrouve un certain Joakim Tybora, ou Erik Thorsten pour les personnes qui le connaissaient à la Légion. Il s’explique :

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Quand vous regardez juste l’image [prise par l’AFP, ndlr], vous dites “Wouah”, c’est un peu violent. Mais en réalité, j’étais pas violent, on n’était pas là-bas comme des fous pour faire la guerre.

À la question de savoir “Pourquoi avoir porté le foulard ?”, Joakim Tybora répond :

Parce que je pensais que c’était un foulard cool. Je l’ai acheté sur Internet via une boutique américaine qui vendait des foulards de motards contre le vent et la poussière.

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Dans Le Parisien, l’ancien légionnaire précise aussi :

Ce n’était pas une menace. Je ne voulais pas montrer la supériorité d’une armée sur une autre. Derrière le masque, j’étais juste un petit soldat.