Alléluia, la justice contraint le gouvernement brésilien à renoncer à exploiter une réserve d’Amazonie

Publié le par Jeanne Pouget,

Amazonie, Brésil (©Andre Deak/Flickr)

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C’est une grande victoire pour les défenseurs de l’environnement, les peuples autochtones et la biodiversité de l’Amazonie. Face aux levées de boucliers dans le pays et au-delà de ses frontières, la justice brésilienne a annoncé mercredi 30 septembre qu’elle suspendait l’ouverture de l’exploitation minière de la réserve naturelle de Renca, dans le Nord du pays. Une injonction signée par le juge Rolando Spanholo au motif que la décision du gouvernement pouvait “mettre en danger la protection de l’environnement et des communautés indigènes locales”, rapporte le Monde.

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En effet, la semaine dernière, le président brésilien Michel Temer décidait tranquillement d’abroger le statut de réserve naturelle octroyé en 1984 à des terres des États du Para et de l’Amapa situées dans la forêt amazonienne. Cette décision ouvrait sans vergogne Renca, une réserve de quatre millions d’hectares (soit la taille du Danemark), à l’exploitation minière des compagnies privées : un véritable boulevard pour la déforestation et un couperet pour les tribus autochtones qui y vivent.

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Le soutien des ONG, des stars et du clergé

Cette décision de brader encore et toujours plus la planète, et en particulier l’Amazonie, considérée comme le poumon de la Terre, a particulièrement choqué les défenseurs de l’environnement de tous bords. Cette réserve comprend, entre autres, neuf zones protégées en raison de la richesse de sa biodiversité, ainsi que des territoires des tribus indiennes Aparai, Wayana et Wajapi. Au Brésil et à l’étranger, de nombreuses voix se sont élevées pour réclamer l’annulation de cette décision aberrante.

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Des ONG de défense de l’environnement, des partis politiques, le mannequin brésilien Gisele Bündchen, l’acteur américain Leonardo DiCaprio et jusqu’au clergé catholique étaient montés au créneau contre le décret du président conservateur Michel Temer. “C’est la pire attaque contre l’Amazonie des cinquante dernières années. Même la dictature militaire n’avait osé aller aussi loin”, dénonçait le sénateur Randolfe Rodrigues, du parti de gauche Rede, dans des propos rapportés par Le Monde.

S’il s’en défend, Michel Temer est régulièrement accusé par des ONG d’être le pantin des lobbyistes et de brader la forêt amazonienne sous la pression des multinationales agricoles et des compagnies minières.