Les millennials américains font moins l’amour que leurs aînés

Publié le par Juliette Geenens,

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Aux États-Unis, de plus en plus de personnes âgées entre 20 et 24 ans montreraient un désintérêt croissant pour le sexe.

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Les jeunes adultes américains feraient moins l’amour que leurs aînés, si on en croit une étude publiée le 1er août dans la revue scientifique Archives of Sexual Behavior. Relayée par le Washington Post, mardi 2 août, cette enquête menée par des chercheurs de plusieurs universités américaines démontre qu’aux États-Unis les 20-24 ans d’aujourd’hui sont beaucoup plus susceptibles d’être sexuellement inactifs que ceux de la génération précédente.

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Selon le Washington Post, une majorité de jeunes millennials continue d’entretenir des relations sexuelles, mais de plus en plus d’entre eux préfèrent s’abstenir et cette tendance est à la hausse. D’après l’étude sur l’inactivité sexuelle des jeunes, 15 % des 20-24 ans nés dans les années 1990 n’ont pas fait l’amour depuis leurs 18 ans, contre 12 % pour les sondés nés entre 1970 et 1980.  

Ainsi, le sexe n’aurait pas la même place dans la vie des jeunes adultes que dans celle des “anciens”.

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Fanstame contre réalité

Ce constat semble très contradictoire, puisque les jeunes adultes de la génération Y, nés entre la fin des années 1980 et des années 1990, sont associés à une vision des relations amoureuses et sexuelles bien particulière. L’adaptation US de la série Skins, par exemple, dresse le portrait d’une jeunesse très libérée sexuellement. D’autre part, les jeunes nés à l’ère numérique disposant de Tinder et bien d’autres applications de rencontre, on pourrait facilement penser qu’ils sont plus à même de multiplier les partenaires et les rapports sexuels. Malgré ces idées présentes dans l’inconscient collectif, aux États-Unis la réalité est donc tout autre.

La jeunesse enterre peu à peu le sexe

Le concept du polyamour des années 1960 et la révolution sexuelle, qui a entraîné à partir de 1970 l’émancipation des femmes en la matière, sont des époques révolues. La conception du sexe et des relations sentimentales a évolué avec la société, ses innovations et sa jeunesse. Pour expliquer la baisse de libido des moins de 25 ans par rapport aux générations précédentes, plusieurs hypothèses ont été proposées :

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  • Ils ont d’autres sources de distraction.

La théorie “tout ça, c’est la faute d’Internet” est celle que défendent les universitaires américains derrière l’étude en question. Pour eux, les jeunes adultes ont bien plus de moyens de se distraire, notamment grâce aux nouvelles technologies, et de nouveaux centres d’intérêts à développer comme les jeux vidéo, les séries, etc. Internet leur permet aussi d’avoir un accès facile, instantané et illimité à ces hobbys. La pornographie sur le Web peut aussi être une raison supplémentaire qui justifierait l’inactivité sexuelle des moins de 25 ans, souligne aussi Dazed Digital.

  • Les jeunes filles osent dire non, plus souvent.

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Cette idée est défendue par Stephanie Coontz, directrice de la recherche au Conseil américain des familles contemporaines, interrogée par le Washington Post. Selon elle, avec un féminisme moins diabolisé médiatiquement, et une parole féminine autour de la sexualité qui s’ouvre petit à petit sur Internet, certaines femmes ne se sentent plus obligées de passer par la case “sexe” systématiquement. Elle évoque aussi l’évolution de la notion de consentement, expliquant :

“Comme plus de gens sont parvenus à faire accepter toutes sortes de formes de relations sexuelles consensuelles, ils sont aussi devenus plus pointilleux sur la définition du consentement. Nous acceptons beaucoup moins les relations sexuelles sous pression.”

  • Les jeunes ne veulent pas grandir.

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C’est là l’avis d’Alex Balk, rédacteur en chef du site new-yorkais The Awl. Selon lui, la vie d’adulte ne fait plus rêver personne, dans un monde pessimiste, vu par une génération trop couvée, assistée, choyée et adorée par ses aînés :

“Ils comprennent que lorsque l’enfance touche à sa fin, et que les gens commencent à vous traiter de la manière dont les adultes se traitent entre eux – au mieux par compromis, le plus souvent comme de la merde –, il est rare qu’on vous considère comme un égal et encore plus comme quelqu’un d’unique.”

Pour lui, les millennials savent qu’être un adulte est “la plupart du temps, une triste expérience”.