Une campagne détourne la lettre d’admission pour dénoncer les viols dans les facs américaines

Publié le par Justina Bakutyte,

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Pour sensibiliser au problème du viol et pousser les établissements à mieux protéger leurs étudiants, une campagne américaine a publié dans les journaux une fausse lettre d’admission soulignant la responsabilité des universités. 
Recevoir une réponse positive de la part de l’université de son choix est sans doute l’un des meilleurs moments de la vie d’un adolescent américain (si sa dette étudiante ne l’angoisse pas, bien sûr).
Malheureusement, pour certains, cette joie se transformera en douleur.
Selon un sondage du journal Washington Post et de la fondation Kaiser Family, “20 % des jeunes femmes qui sont allées à l’université ces quatre dernières années disent avoir été sexuellement agressées”. Environ 1 homme sur 16 subit des sévices sexuels également. Le nombre réel de victimes est peut-être plus élevé, car certains ne parlent jamais de cette expérience douloureuse.
Afin de lutter contre ce fléau, des agences de communication ont imaginé une campagne baptisée “Les lettres d’acceptation inacceptables” et publié dans le Harvard Crimson, journal de la fameuse université américaine, un faux courrier d’admission qui prend au fur et à mesure une tournure très très sombre.


Voilà ce que cette fausse lettre explique :

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“Chère Madame X,
De la part de la communauté de X, j’aimerais vous féliciter pour votre admission à l’Université de X. Nous savons que vous vous ferez des amis fidèles et que vous garderez des souvenirs du campus.
Nous sommes désolés que ces souvenirs incluront d’avoir été violée par une personne à qui vous pensiez pouvoir faire confiance. Vous aurez peur de lui la nuit où il vous pressera contre le mur et chaque jour qui suivra.
Les accusations que vous porterez contre votre violeur seront ignorées, un peu comme le droit de vous sentir en sécurité à l’école. Après tout, vous ne vous attendez tout de même pas à ce que nous renvoyions quelqu’un sur la base d’un récit qui commence par ‘j’avais bu’.
L’alcool vous fait déformer la vérité et nous ne réagissons pas face aux menteurs.
Cordialement,
Le responsable des admissions.”

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Cette publicité a été diffusée lors du week-end d’accueil des nouveaux élèves organisé par chaque université. Une action renforcée par la publication dans USA Today de la lettre personnelle de Wagatwe Wanjuki, une jeune femme victime de viol, de vidéos (voir ci-dessous), et d’une campagne sur les réseaux sociaux avec le hashtag #DontAcceptRape.

Les créateurs de cette campagne espèrent que leur projet sensibilisera les élèves sur les campus, mais surtout, qu’elle poussera les établissements à mieux protéger ses étudiants. C’est important car de nombreuses universités n’admettent pas la vérité et affirment qu’aucun viol n’a été commis entre leurs murs.
Traduit de l’anglais par Hélaine Lefrançois

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