Une députée propose la légalisation du cannabis sous contrôle de l’Etat

Publié le par Théo Chapuis,

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“Affaiblir les criminels en réduisant la demande”

Pour pallier la politique de répression jugée inefficace par les parlementaires, deux postures alternatives sont proposées : celle de l’UMP Laurent Marcangeli propose de transformer le délit en contravention de troisième catégorie, punissable d’une amende de 450 euros. “Il faut supprimer la condamnation à de l’emprisonnement”, estime-t-il dans ce rapport rédigé à quatre mains.
Mais la socialiste Anne-Yvonne Le Dain va plus loin : elle propose la légalisation de l’usage individuel dans la sphère privée… et une vente permise sous contrôle de l’Etat (un peu comme en Uruguay, donc). Ce matin, face à Thomas Sotto dans les studios d’Europe 1, elle tenait un discours pro-légalisation que les Français n’avaient pas entendu depuis longtemps dans les médias :

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Il ne s’agit pas de vouloir faciliter la consommation d’une drogue mais de prendre acte d’un fait. Je pense qu’on n’arrêtera pas ce déploiement du haschisch en France. C’est devenu récréatif, festif et banal. Il y a 30 ans, les jeunes fumaient : aujourd’hui, ils ont 60 ans et continuent à fumer.
Je pense qu’on pourrait imaginer une vente sous contrôle de l’Etat. [Une politique qui permettrait] d’affaiblir les réseaux criminels en réduisant la demande, procurerait des recettes fiscales affectées à la prévention et au soin, et permettrait aux forces de l’ordre de redéployer des moyens sur la lutte contre le trafic.

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En 2012, le recadrage de Vincent Peillon

Depuis que Vincent Peillon, alors ministre de l’Education, s’était prononcé favorable à la “réouverture du débat” sur le cannabis en octobre 2012, la fumette était pour ainsi dire totalement absente des discussions politiques. Recadré fermement par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, Vincent Peillon s’était ainsi fait notifier qu’on n’effleurerait pas le sujet au gouvernement.
Qu’importe, Anne-Yvonne Le Dain n’est pas ministre. Elle confiait ce matin, à propos de son rôle de parlementaire : “C’est aussi notre rôle de député de dire les choses, et de les faire avancer.”

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