La Chine porte un coup fatal à l’anonymat sur Internet

Publié le par Benjamin Benoit,

BEIJING, CHINA – 2015/01/28: Passengers reads news or watch videos on their smart phones in the subway. People who have the smartphone-addict nowadays are called Smartphone zombies. (Photo by Zhang Peng/LightRocket via Getty Images)

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En octobre, les internautes de l’Empire du milieu seront contraints de poster des commentaires sous leur vrai nom.

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Dire que la Chine ne donne pas l’impression de se soucier de la censure et des libertés individuelles, c’est un peu comme rappeler que le ciel est bleu et l’herbe verte, mais le dernier exemple en date est un peu plus inquiétant que d’habitude. Vendredi 25 août, rapporte Slate, la CAC, principal censeur de l’Internet chinois et centre des “affaires du cyberespace”, a publié de nouvelles dispositions. Celle qui retient le plus l’attention est la suivante : toute personne voulant poster un commentaire quelconque doit maintenant le publier sous son vrai nom, ou a minima le lier à un pseudo. Cette mesure est la généralisation d’une règle qui existait déjà pour quelques sites, notamment WeChat Weibo, que les autorités renforçaient sans cesse depuis plusieurs années : suppression automatique des pseudos usurpant le nom de personnalités connues (et notamment du régime), demande systématique d’un numéro de téléphone et d’une validation par SMS, demande d’une carte d’identité à l’inscription. Le site spécialisé TechInAsia a dressé une chronologie de ces mesures.

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De moins en moins de manières de riposter

Les fournisseurs d’accès sont tenus de rapporter tout comportement répréhensible et contenu illégal (des intitulés où le curseur peut être en Chine à position variable) au gouvernement. Les grandes entreprises ne sont pas toujours d’un grand secours non plus. Apple vient de retirer plusieurs VPN (logiciel permettant de dérouter son adresse IP, donc d’être, par exemple, considéré comme un internaute togolais alors on surfe à Collioure) de sa plateforme de ventes. Mais un VPN reste la meilleure défense pour contourner ce pare-feu national, souvent allié à Weibo, l’équivalent chinois de Twitter, depuis longtemps considéré comme un bastion de la liberté d’expression. Ces contraintes étaient jusqu’à présent partiellement appliquées, ou de manière molle, la Chine veut donc sensiblement serrer la vis avec cette nouvelle loi sur la cybersécurité. Cet ensemble de dispositions, en vigueur au premier octobre prochain, vise notamment les propos contre “l’honneur national” ou ceux voulant “renverser le système socialiste”, comme le rapporte l’Agence France-Presse.

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C’est inquiétant car les entreprises et fournisseurs d’accès ont désormais davantage de responsabilités et de comptes à rendre, zigouillant par là même le concept – encore éloigné – de neutralité du net. Pourquoi cette fièvre de la censure ? La réponse est cyclique : chaque année, à l’approche du Congrès national du régime, l’étau se resserre un peu plus sur la liberté d’expression, histoire de maintenir l’harmonie des peuples, du régime, de la société, et tutti quanti.