Des chercheurs anglais affirment avoir démasqué Banksy en étudiant des statistiques

Publié le par Thibault Prévost,

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Saura-t-on un jour avec certitude qui se cache derrière les six lettres les plus fascinantes du street art ? Depuis des années, Banksy semble miraculeusement échapper à toutes les tentatives d’identification, exploit proportionnellement remarquable à sa célébrité dans un monde où la vie privée et l’anonymat sont des concepts en voie d’extinction.

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Où est Banksy ? Se cache-t-il derrière le respectable citoyen Robert Banks ? Est-il le mannequin de paille d’un mystérieux collectif  ou dissimule-t-il sous son masque d’activiste le visage affable de Robin Gunningham, comme semblent le prouver différentes enquêtes ? Pour une équipe de chercheurs statisticiens anglais, la dernière hypothèse serait la bonne.

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Pas vraiment un scoop

Dans son étude, publiée dans le Journal of Spatial Science, l’équipe de la Queen Mary University de Londres explique avoir eu recours à une méthode spécifique d’analyse de données, le “profilage géographique”, qui consiste à cartographier les travaux de l’artiste (qu’elle considère comme des “actes liés de façon mineure au terrorisme”), en les couplant à d’autres données publiques disponibles, pour dresser un profil destiné à faire le tri parmi les différents suspects.

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La technique, apparue dans le domaine de la criminologie ( un tueur en série, comme un graffeur militant, laisse d’importantes traces géographiques), a récemment prouvé son utilité dans le domaine de la santé, pour suivre la propagation d’une maladie infectieuse comme la malaria.

Pour Steven Le Comber, biologiste et coauteur de l’étude, joint par la BBC, il n’y a plus aucun doute quant à l’identité de Banksy: “Je serais étonné si ce n’était pas [Gunningham], même sans notre analyse, mais il est intéressant de constater que notre travail renforce la plausibilité de cette hypothèse”, se réjouit-il.

“Au début, nous voulions isoler les 10 profils les plus intéressants et les évaluer sans les nommer. Mais il est rapidement apparu qu’il n’existe qu’un seul réel suspect, et tout le monde sait qui c’est.” Effectivement, le nombre de coïncidences entre l’agenda de Robin Gunningham et les mouvements de Banksy à travers le monde depuis 2008, de même que l’apparition de ses œuvres dans l’entourage de Gunningham, laissent peu de place au doute.

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Les avocats de l’artiste retardent la divulgation de l’enquête

Selon la BBC, la parution de l’étude aurait même été retardée d’une semaine par l’équipe d’avocats de l’artiste, inquiète de la divulgation des résultats. Si l’étude en elle-même ne semblait pas poser problème, les avocats de l’artiste anonyme auraient émis des réserves au sujet du communiqué de presse préparé par les chercheurs. Communiqué qui, depuis, a été retiré.

Enfin, l’utilisation du profilage géographique à des fins d’identification d’auteurs de délits mineurs, comme le vandalisme, a de quoi inquiéter, d’autant que la méthode présente quelques failles évidentes (chronologie des travaux laissés de côté par l’artiste, impossibilité d’authentifier une œuvre de Banksy, etc).

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Pour George Dvorsky, de Gizmodo, “l’utilisation de Banksy comme banc d’essai pour cette nouvelle méthode, plus la formulation menaçante du papier [parler de “terrorisme” pour qualifier le travail de l’artiste, ndlr] illustre les potentielles dérives de cette technologie.” Que Robin Gunningham soit ou non l’alter ego civil de Banksy importe finalement peu.