Aux États-Unis, les adolescentes touchées par la pauvreté se prostituent pour manger

Publié le par Juliette Geenens,

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Des ados qui ont de plus en plus faim dans le pays le plus riche du monde ? C’est la triste vérité qu’une enquête menée par le think tank américain de l’Urban Institute a voulu démontrer. Relayée par le Guardian, le lundi 12 septembre, l’étude s’est focalisée sur des jeunes américains de dix communautés différentes du pays, âgés entre 13 et 18 ans.

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Les auteurs constatent que ces adolescents dans le besoin ont recours à des “stratégies” pour gagner de l’argent afin de pouvoir manger à leur faim. Les filles auraient tendance à se prostituer, explique le résumé de l’étude, alors que les garçons se tourneraient plus facilement vers la vente de drogues ou le vol à l’étalage.

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Ces jeunes filles dans le besoin pratiquent aussi ce que l’on appelle en anglais le “transactional dating” : elles ont le même “statut” que celui des escorts girls, excepté qu’elles sont mineures et accompagnent des hommes généralement bien plus âgés. Dans leur esprit, les jeunes filles sont prêtes à assumer des pratiques sexuelles contre un dîner, mais pas forcément pour de l’argent directement, sinon il serait question de prostitution.

En situation de pauvreté, la gent féminine est encore plus vulnérable que les hommes. Susan Popkin, chercheuse à l’Urban Institute, basé Washington, étudie depuis longtemps les foyers pauvres et confie au Guardian que ce marchandage spontané du sexe de la part de mineures est totalement nouveau. Elle ajoute :

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“Le niveau de désespoir que [cette situation] implique a été vraiment choquant pour moi. Et la situation, je pense, ne fait qu’empirer au fil du temps.”

Des jeunes dans le besoin, mais ignorés

Aberrant, ce phénomène est surtout alarmant et soulève un immense problème auquel sont confrontés les adolescents américains pauvres : les autorités en charge de la protection de l’enfance aux États-Unis seraient plus attentif aux tout petits, de la naissance à 5 ans.

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Dans l’ensemble des témoignages recueillis au cours de l’enquête (près de 193 dans plusieurs états et villes d’Amérique, de Los Angeles à Chicago, en passant par la Caroline du Nord et l’Oregon), “l’histoire est toujours la même”, déplore Susan Popkin. Les pré-ados et très jeunes adultes, de 18 ans et moins, doivent donc faire face par eux-mêmes à la pauvreté : ils mangent moins, font des sacrifices et craignent pour leur avenir au long terme.

Ces jeunes ont souvent honte de leur faim et essaient à tout prix de la cacher. Selon l’étude, certains parlent même de commettre des délits pour finir en prison et manger à leur faim. Ce problème de sous-alimentation est difficile à identifier. Le think tank espère une amélioration du Programme d’aide supplémentaire à la nutrition (Supplemental Nutrition Assistance Program) et propose, comme solutions, de donner accès à des repas dans les écoles pendant les vacances scolaires et après les cours, de proposer des petits boulots adaptés aux adolescents ou encore de lancer des projets sociaux et pédagogiques auprès des communautés les plus vulnérables…