Pourquoi Dov Charney a été renvoyé d’American Apparel

Publié le par Naomi Clément,

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Cette décision ne nous réjouit pas, mais le conseil d’administration a estimé que c’était la bonne chose à faire. Dov Charney a créé American Appareil, mais la compagnie ne se résume plus à un seul homme, et nous sommes convaincus que ses plus beaux jours sont encore devant elle.

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Une entreprise en déficit

Si les raisons de ce renvoi ne sont pas clairement explicitées par le conseil d’administration, on peut tout de même les voir se dessiner au loin. Premier facteur présumé du départ de Dov Charney : le gouffre financier dans lequel l’entreprise s’embourbe depuis quelques années, et ce en dépit du succès de ses publicités qui ne cessent de faire parler d’elle.
Les finances d’AmAp battent en effet de l’aile : selon Le Monde, la société aurait perdu la modique somme de 106,3 millions de dollars l’année dernière, malgré des ventes qui lui ont rapporté 633,9 millions. Or, elle avait déjà été déficitaire de 37,3 millions en 2012 et de 39,3 millions en 2011. Quant à son action, qui avait un temps dépassé les 15 dollars, elle ne valait plus que 0,64 dollar mercredi soir.

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Scandales chez American Apparel

Quel avenir pour la société ?

Maintenant que le conseil d’administration sonne le glas du règne de Dov Charney, comment envisager l’avenir d’American Apparel ? Si monsieur Mayer affirme dans la déclaration du mercredi 18 juin que les plus beaux jours de l’entreprise sont bel et bien devant elle, rien ne semble pourtant moins sûr.
Dov Charney, en plus d’avoir fondé la marque et d’en avoir érigé les fondations, en était le gourou spirituel. La firme de Los Angeles était à son image : provocante, mordante… et dénudée (les rumeurs veulent que le fondateur se balade en sous-vêtements dans les bureaux). En témoigne le documentaire qui a été réservé à la marque en 2011, sobrement intitulé American Apparel Documentary Film.

Aujourd’hui, peu d’entreprises sont à ce point incarnées par leur fondateur. Le renvoi du mythique Dov Charney n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui, tout aussi impromptu, de Steve Jobs en 1985 : cette année, le papa d’Apple était évincé par les actionnaires de sa firme, agacés par le diktat du fondateur et PDG ; il était de retour à la tête de l’entreprise deux ans plus tard, et relancera la machine Apple avec le succès qu’on lui connaît aujourd’hui.
Si l’on ne peut aujourd’hui prédire l’avenir d’American Apparel, certains n’ont pas hésité à spéculer. Dans un article du Chicago Tribune, une source anonyme proche de l’entreprise californienne affirmait que Dov Charney “se battra comme une bête pour regagner son entreprise, mais échouera“. Les paris sont ouverts.

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