Amélie Pichard : “Créer des chaussures pour Twin Peaks serait une consécration”

Publié le par Naomi Clément,

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À l’occasion du lancement de sa nouvelle collection de chaussures, la créatrice française nous parle de ses inspirations, de ses résolutions vegan, et de Queen B.

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Depuis cinq ans, Amélie Pichard crée des chaussures fascinantes, empruntes des univers de David Lynch, son réalisateur favori, et de Pamela Anderson, icône fantasmée de l’Amérique dont elle tombe amoureuse à l’âge de 9 ans, devant sa télévision, et avec laquelle elle vient de dévoiler des souliers 100 % vegan.

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Un mois après le lancement en France de cette collection rêvée (qu’elle qualifie elle-même de “fantasme assouvi“), Amélie Pichard est déjà sur le pont, prête à nous offrir son interprétation personnelle de la saison printemps-été 2016.

Pour nous la présenter, elle s’est à nouveau alliée à Novembre Magazine afin de créer une campagne aussi sexy que nostalgique, qui dépeint la vie de Janet, coiffeuse du quartier de Château-d’Eau, à Paris, qui rêve de vivre dans le Brooklyn des années 1990. Car Amélie Pichard ne fait pas que créer des chaussures : elle aime raconter des histoires. Des contes rétros et pailletés, souvent teintés d’humour, où les femmes tiennent le premier rôle.

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Konbini | Tes collections hiver sont en général dédiées à l’univers de David Lynch, et tes collections estivales à celui de Pamela Anderson. Pour cette nouvelle campagne, on semble déceler un mélange des genres. Qu’est-ce qui t’a inspiré pour cette collection printemps-été 2016 ? 

Amélie Pichard | Cette saison, j’ai dessiné deux collections : celle avec Pamela Anderson, notre ligne vegan, et celle-ci. Après ma rencontre avec Pamela, j’ai senti que j’avais assouvi un fantasme, celui de mon obsession pour les filles pulpeuses. J’ai shooté Pamela avec David LaChapelle, j’ai bouclé la boucle.

Le thème de la collection SS16, c’est l’histoire d’une Française qui se fait appeler Janet, mais dont le vrai prénom est Sylvie. Elle est coiffeuse à Château-d’Eau mais fantasme de vivre à Brooklyn dans les 90’s. La nuit, elle sort aux Bains et cherche un mec qui aime les filles too much, comme elle.

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Du coup, pour la campagne, j’ai changé de type de fille – car personne ne peut rivaliser avec Pam. Suzy [la mannequin de la campagne, NDLR] est une Anglaise hyperfun et décalée, un peu garçonne sexy. Son petit coté Twiggy nous a donné envie de faire une campagne 90’s pour les couleurs, avec un fond blanc 60’s pour le coté swinging-voguing de cette campagne tout en mouvement. La chaussure qui prend feu à cause de trop fouler le dancefloor est un clin d’œil à David Lynch, toujours présent quelque part. “Fire, Walk with me”.

Pour shooter la campagne, tu t’es à nouveau associée à Novembre Magazine. Qu’est-ce qui te plaît tant dans cette collaboration ?

Cela fait deux ans que Florence Tétier s’occupe de la direction artistique de la marque Amélie Pichard, avec Nicolas Coulomb à la photographie. Nous avons commencé ensemble avec la collection de l’été 2014, pour laquelle nous avions raconté l’histoire d’une sténo-dactylo qui traverse les États-Unis avec un camionneur pour devenir Pamela Anderson. Et, un an plus tard, Pamela lisait le communiqué de presse à haute voix sous mes yeux !

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Nous avons fait cette campagne avec Florence en nous échangeant toute les images de Pamela Anderson existant sur Internet. Cette campagne était très forte, un flirt avec le mauvais goût des années 2000 qui a permis de marquer les esprits.

“Je commence à me rapprocher d’ingénieurs”

Ta collection avec Pamela Anderson t’a-t-elle donné envie de refaire des collections vegan ?

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Tout à fait ! Quand on m’a proposé de travailler avec Pamela – après avoir sauté au plafond et n’être pas redescendue pendant une bonne heure – j’ai dû réfléchir à un moyen de faire de cette association plus qu’une simple collab’, car notre association est plus forte que ça : c’est avant tout une histoire d’amour.

Depuis les débuts de ma marque, j’avais l’envie de faire une mode différente, plus consciente et durable. D’ailleurs j’ai toujours joué avec les matières, en incorporant au sein de mes collections des thèmes sans cuir, en liège, en tissu, en vinyle, etc. Mais il y avait toujours la semelle ou la doublure en cuir.

C’est compliqué de trouver des matières de substitution au cuir ?

Bien que nous soyons en 2016, créer quelque chose qui ressemble à du cuir et qui ne soit ni du plastique ni de l’animal, ça n’est pas possible. J’ai donc comme nouvel objectif de développer ma ligne vegan avec la création d’un nouveau matériau. Je commence à me rapprocher d’ingénieurs en ce moment-même, et je trouve ça très excitant. Je suis d’ailleurs fière que ma ligne vegan ait reçu le label “Peta Approved” ! Et je continuerai de verser certains bénéfices à la Pamela Anderson Foundation.

Mais je n’abandonnerai pas pour autant ma ligne classique en cuir, qui est faite à partir de cuirs choisis chez de petites tanneries, éthiques. Pourquoi choisir entre les deux lorsqu’on peut aujourd’hui faire les deux ? C’est comme au restaurant : un menu viande, un menu végétarien.

“Je suis contente de compter Beyoncé parmi les Amélie Pichard girls”

Le modèle “Brigitte” issu de cette collection avec Pamela Anderson est porté par Beyoncé dans son dernier clip “Formation”. Comment as-tu réagi en le découvrant ?

Lorsque le magazine WWD a annoncé qu’on faisait le premier lancement de la collection chez Opening Ceremony, je sais que Solange Knowles, petite sœur de Beyoncé, a envoyé un texto à Humberto Leon [qui a cofondé le concept store Opening Ceremony, NDLR] pour lui dire : “I want it now!“.

Mais j’avoue qu’en ce qui concerne Beyoncé, c’était la surprise ! Un ami m’a envoyé un SMS pour me dire : “T’as vu le clip de Beyoncé ? Va voir la scène sur le parking.”  La folie ! Je suis trop contente de la compter parmi les Amélie Pichard girls.

À présent que ta collection estivale est terminée (et que Beyoncé porte tes chaussures), sur quoi travailles-tu ?

Je viens de terminer l’automne-hiver 2016-2017, qui sera un retour aux sources… L’été 2017 est aussi en cours, et mon nouvel objectif est la mise en route de ce nouveau matériau. Et puis je souhaite poser les bases de mon prochain challenge : une boutique Maison Amélie Pichard pour la fin de l’année 2016. Créer des chaussures pour Twin Peaks serait une consécration… Je lance des pistes, on verra ce que ça donnera !

La collection printemps-été 2016 d’Amélie Pichard sera prochainement disponible sur l’e-shop de la marque.