À Gaza, un enfant meurt après s’être baigné dans les eaux polluées de la Méditerranée

Publié le par Jeanne Pouget,

A Gaza, la pollution tue (© Stichting Kifaia)

A voir aussi sur Konbini

Si les habitants de la ville de Gaza ne sont pas épargnés par les conflits, ils ne le sont pas non plus par la pollution. Le blocus de la bande de Gaza, établi depuis 2007 par Israël et l’Égypte, et la corruption des forces au pouvoir, ont entraîné le délabrement des infrastructures, un approvisionnement limité en électricité et l’endommagement des installations de traitement de l’eau et de dessalement. Ainsi, 73 % du littoral serait aujourd’hui pollué et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a récemment mis en garde contre une “crise de santé publique et environnementale” dans cette zone.

Publicité

Ce serait après avoir barboté avec ses frères dans des eaux contaminées de la mer Méditerranée que Mohammed al-Sayis, 5 ans, serait mort dix jours plus tard à l’hôpital des suites d’une complication d’une infection bactérienne ayant entraîné une encéphalopathie fatale, comme le rapporte entre autres le site L’Orient le jour. Le site note par ailleurs qu’à Gaza, environ 95 % de la nappe phréatique est impropre à la consommation.

Publicité

À Gaza, la pollution tue

Des dizaines d’autres enfants auraient été soignés ces derniers mois après s’être baignés dans la mer, malgré les recommandations contraires du ministère de la Santé gazaoui. Mais l’été, avec la chaleur écrasante qui sévit dans la région, difficile de ne pas céder à la tentation de se rafraîchir, d’autant plus que peu de foyers ont accès à l’eau. Dans un cercle vicieux, les populations les plus défavorisées et les enfants en particulier sont alors entraînés vers la mer :

Publicité

“La pénurie d’électricité est telle que toutes les stations de traitement des eaux sont à l’arrêt […]. Au moins 100 000 mètres cubes d’eaux usées sont rejetés chaque jour en mer sans être traités. Plus des deux tiers des 40 kilomètres de côte sont pollués”, rapporte le site en s’appuyant sur des chiffres de l’ONU.

“On ne peut pas boire l’eau du robinet, ni se doucher avec. L’eau de mer est polluée et mélangée avec les eaux des égouts”, témoigne un habitant qui, lui, a pu s’offrir le luxe d’investir dans un réservoir à filtre. Ce n’était pas le cas de la famille de Mohammed al-Sayis. “On n’a que la mer”, se désole son père, dont le foyer ne possède ni électricité, ni eau. Comme le faisait son fils, des milliers d’enfants continuent de se baigner et de jouer sur les plages chaque week-end.