Depuis quinze ans, on reçoit des artistes et personnalités mondialement connu·e·s de la pop culture, mais on a aussi à cœur de spotter les talents émergents dont les médias ne parlent pas encore.
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En 2024, après une première édition des Talents of tomorrow, on repart en quête de la relève. La rédaction de Konbini vous propose une série de portraits sur les étoiles de demain, qui vont exploser cette année. Des personnalités jeunes et francophones qu’on vous invite à suivre et soutenir dès maintenant.
© @worldwidezem/Konbini
Portrait. Dans le jargon sportif, Mejdi Schalck est ce qu’on appelle un crack. Parce qu’il est jeune (19 ans), déjà très fort (champion de France 2023 et vice-champion du monde 2023) et qu’il réalise des choses que peu de gens sur cette planète et dans sa discipline sont capables de faire. Sa passion et la révélation de son talent pour l’escalade remontent à l’enfance quand, en balade avec ses parents dans les parcs de Montreuil, sa ville natale, il s’amusait à grimper aux arbres. “Ma mère s’est rendu compte que j’avais un goût pour l’escalade, que c’était instinctif. Et comme elle avait peur que je grimpe partout, elle m’a inscrit dans un club près de chez moi, rembobine l’athlète. L’âge minimal pour débuter était de huit ans, mais j’ai tapé une crise pour grimper. Ils m’ont laissé faire et ils ont vu que je me débrouillais super bien.”
Vers l’âge de 10 ans, sa pratique s’intensifie quand il découvre une salle du réseau Arkose près de chez lui, une des premières en France. “Pendant trois ans, j’y allais tous les soirs. C’est à partir de là que je me suis mis à beaucoup grimper”, retrace-t-il. Durant cette période, son père l’emmène aussi dans toutes les salles d’Île-de-France et l’escalade commence à faire “partie intégrante de sa vie”.
“Être un jour champion du monde et champion olympique”
Le talent de Mejdi Schalck est tel qu’il pousse sa mère à plier bagage pour aller plus au sud, direction Chambéry où se trouve le meilleur club de France. Lui ne voulait pas quitter Montreuil, la ville où il a vécu 12 ans et découvert ce sport qui deviendra sa raison de vivre. À ce moment-là, ce fan du grimpeur tchèque Adam Ondra sait déjà qu’il veut faire de l’escalade son métier. “Dès que j’ai commencé, j’ai su au fond de moi que je n’allais jamais arrêter”, confie celui qui se considère désormais plus comme Chambérien que Montreuillois. Mais le véritable déclic a lieu l’an dernier, quand il arrête ses études, une licence de mathématiques, pour se concentrer uniquement sur la grimpe. C’est “un tournant”, de son propre aveu.
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C’est un changement de vie qui va de pair avec une ambition assumée, celle de “faire partie des meilleurs grimpeurs en compétition et en extérieur et d’être un jour champion du monde et olympique”. D’ailleurs, être sacré l’été prochain lors des Jeux à Paris, à la maison, “c’est l’objectif”. “J’ai encore une marge de progression [pour être sacré]. Mais je pense que je peux le faire, j’ai les qualités pour. Il me reste six mois pour être prêt le jour J”, assure-t-il. “Le fait aussi que les épreuves se déroulent au Bourget, dans le 93, le département où j’ai grandi, fait que je ne peux pas passer à côté.”
Pour y arriver, Mejdi Schalck pourra compter sur “l’envie de réussir devant son public” — “ça me booste”, assure-t-il — et une gestion de la pression qu’il a appris à maîtriser. “Avant, j’avais du mal à la gérer parce que j’étais très jeune et j’avais cette étiquette de favori. Maintenant, je dirais que je la gère bien et j’arrive à me transcender encore plus quand la pression est élevée”. Pour aller chercher l’or, il devra donc être bien dans sa tête et dans son corps pour exprimer pleinement son style de grimpe aérien, dynamique et instinctif, qui lui a déjà permis, malgré son jeune âge, de tutoyer les sommets de son sport.
“On est matrixés par notre sport”
En dehors de la grimpe, le jeune athlète qui vit désormais à Grenoble, non loin du Pôle France, est… “beaucoup dans le monde de l’escalade”. “Les grimpeurs sont en général dans leur bulle de grimpeurs. On est un peu matrixés par notre sport”, confie-t-il. Toutefois, cela ne l’empêche pas de s’adonner à autre chose que de monter des voies sur son temps libre : “Mes jours de repos, j’aime bien faire de la récupération en allant chez le kiné, courir et jouer aux jeux vidéos“, comme Fortnite et Call of Duty, titres vers lesquels il replonge volontiers quand il a un peu de temps entre les entraînements et les compétitions.
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C’est un rythme qui n’est pas de tout repos, même pour un jeune adulte de 19 ans, mais que Mejdi Schalck souhaite vivre le plus longtemps possible. Il se voit “faire de la compétition jusque 30-35 ans” et a déjà un plan pour l’après-carrière, qui, on vous le donne en mille, sera dans l’escalade. Le champion de France a ses projets en tête : “ouvrir une salle”, “grimper en extérieur”, bref “rester dans le milieu”.
Malgré une passion débordante pour sa discipline, le Chambérien a conscience de la rapidité avec laquelle les choses peuvent évoluer dans le milieu du sport. “Tout peut aller vite et disparaître du jour au lendemain à cause d’une blessure. Il faut garder la tête sur les épaules”, prévient-il. C’est une phrase que ses parents, très investis dans la réussite de leur fils, approuveraient, eux qui trouvent qu’il est “en train de prendre en maturité” ; et qui nous inspire un titre pour son portrait : “Mejdi Schalck, la tête en l’air et sur les épaules”.
Les recos de Mejdi Schalck
- Un film : Spider-Man (2002), de Sam Raimi.
- Un anime : Hunter x Hunter, de Yoshihiro Togashi.
- Un livre : Champion dans la tête (Nouvelle Édition), de François Ducasse.
- Un album : M.I.L.S, de Ninho.