L’image d’une Palestinienne endeuillée serrant sa nièce décédée a gagné le premier prix du World Press Photo 2024

L’image d’une Palestinienne endeuillée serrant sa nièce décédée a gagné le premier prix du World Press Photo 2024

Image :

© Mohammed Salem/Reuters/World Press Photo 2024

photo de profil

Par Konbini avec AFP

Publié le , modifié le

"C’était un moment puissant et triste et j’ai senti que l’image résumait au sens large ce qui se passait dans la bande de Gaza", a déclaré le photographe Mohammed Salem.

L’image poignante d’une Palestinienne endeuillée tenant dans ses bras sa petite-nièce, tuée lors d’une frappe israélienne dans la bande de Gaza déchirée par la guerre, a remporté jeudi 18 avril le premier prix du World Press Photo. Le cliché de Mohammed Salem, photographe de l’agence Reuters, montre Inas Abu Maamar berçant le corps de sa nièce de 5 ans, Saly, tuée avec sa mère et sa sœur par un missile qui a frappé leur maison à Khan Younès en octobre dernier.

À voir aussi sur Konbini

Le photographe se trouvait à l’hôpital Nasser de Khan Younès le 17 octobre lorsqu’il a vu à la morgue Inas Abu Maamar, 36 ans, en larmes, tenant fermement dans ses bras le corps de la petite fille enveloppé dans un tissu blanc. La photo a été prise dix jours après le début du conflit, déclenché par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël. “C’était un moment puissant et triste et j’ai senti que l’image résumait au sens large ce qui se passait dans la bande de Gaza”, a déclaré Mohammed Salem, cité dans un communiqué du World Press Photo, prestigieux concours de photojournalisme.

Une Palestinienne enlace le corps de sa nièce. (© Mohammed Salem/Reuters/World Press Photo 2024)

“C’est une image vraiment profondément touchante”, a affirmé Fiona Shields, présidente du jury. “Une fois que vous l’avez vue, elle reste en quelque sorte gravée dans votre esprit.” L’image est “comme une sorte de message littéral et métaphorique sur l’horreur et la futilité du conflit” et représente “un argument incroyablement puissant en faveur de la paix”, a-t-elle ajouté.

La Sud-Africaine Lee-Ann Olwage, en tournage pour le magazine Geo, a remporté le prix “Histoire de l’année” avec son portrait intime d’une famille malgache vivant avec un parent âgé souffrant de démence. “Cette histoire aborde un problème de santé universel à travers le prisme de la famille et des soins”, ont déclaré le jury. “La série d’images est composée avec chaleur et tendresse, rappelant au public l’amour et l’intimité nécessaires en période de guerre et d’agression dans le monde entier.”

Le photographe vénézuélien Alejandro Cegarra a remporté le prix du “Projet long terme” avec ses images monochromes de migrant·e·s et de demandeur·se·s d’asile tentant de traverser la frontière sud du Mexique, prises pour le New York Times/Bloomberg. Ayant lui-même une expérience de migration, Alejandro Cegarra “a offert une perspective sensible centrée sur l’humain”, mettant en avant la résilience des migrant·e·s, selon le jury.

Dans la catégorie “Format ouvert”, l’Ukrainienne Julia Kochetova a gagné avec son site Internet qui “associe le photojournalisme au style documentaire personnel d’un journal intime pour montrer au monde ce que signifie vivre avec la guerre comme réalité quotidienne”. Les photos primées en 2024 ont été sélectionnées parmi 61 062 candidatures présentées par 3 851 photographes de 130 pays. Les photos sont exposées dans l’église Nieuwe Kerk d’Amsterdam jusqu’au 14 juillet 2024.