Danger pour la démocratie, accélératrice de découvertes, outil d’assistance… Pleine de promesses et d’inquiétudes, l’intelligence artificielle, dont les contours sont encore loin d’être définis, est au centre de nombreux débats. Elle est aussi un protagoniste majeur de la prochaine exposition-performance du Grand Palais Immersif, “Artificial Dreams”, visible jusqu’au 8 juin, qui donne à voir des installations et images oniriques créées par des artistes et des intelligences artificielles.
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“L’IA est-elle en train de prendre le contrôle d’un monde devenu trop complexe comme dans les romans de Philip K. Dick ou au contraire le dote-t-elle des nouveaux outils qui lui éviteront son extinction annoncée ?”, questionne Charles Carcopino, le commissaire de l’exposition. Dans ce contexte teinté d’inquiétudes face à un outil aux avancées exponentielles, le Grand Palais Immersif a choisi de mettre en lumière le potentiel artistique de l’IA, qui chamboule également le domaine des arts. “Le secteur artistique que l’on croyait réservé à l’esprit humain n’est pas épargné, au contraire, il devient un terrain d’exploration d’avant-garde”, poursuit le commissaire. Au programme de ce show immersif en grand format : une plongée immersive dans des univers imaginaires et, surtout, complètement artificiels.
Emi Kusano, Morphing Memory of Neural Fad
Expérimentations illimitées
Pour l’occasion, l’infrastructure parisienne a réuni douze artistes internationaux⸱les, dont les œuvres sont projetées dans la grande salle, tandis que les installations se poursuivent dans les étages du Grand Palais Immersif. Des événements en live et des tables rondes rythmeront aussi ces quelques semaines d’exposition afin d’explorer le champ des possibles de l’impact de l’IA sur la création contemporaine.
Parmi les œuvres exposées, on retrouve le projet Niceaunties créé par une artiste de Singapour, qui questionne la figure familiale de la tante de manière joyeuse, mais aussi les collages numériques de la Canadienne Sabrina Ratté et les systèmes électroniques du collectif états-unien MSHR. L’artiste londonien Markus Kay, qui se décrit comme un “alchimiste visuel”, explore quant à lui les mystères de la biologie moléculaire et les potentiels abstraits du numérique avec les outils de création assistée par IA.
MOT AI &Me, Siblings
De son côté, l’Australien Andy Thomas mêle aquarelles et technologies numériques et invite le public à visiter des paysages naturels étranges. Avec ses mondes poétiques sans limite, “Artificial Dreams” expose aussi les œuvres des Japonais Ryoichi Kurokawa et Daito Manabe, d’Ulysse Lefort, de Tiphaine Belin, alias Tryphème, d’Emi Kusano… Un rendez-vous fait de rêves chimiques, dans lesquels s’égarer allègrement.
Markos Kay, Abiogenesis
“Artificial Dreams” est visible au Grand Palais Immersif du 16 mai au 8 juin 2024.
Konbini, partenaire du Grand Palais Immersif.