On a passé 3 jours à Las Vegas pour le Super Bowl et on s’est mangé l’Amérique en pleine gueule

On a passé 3 jours à Las Vegas pour le Super Bowl et on s’est mangé l’Amérique en pleine gueule

Image :

© Todd Rosenberg/Getty Images

photo de profil

Par Abdallah Soidri

Publié le

Plongée dans ce que les États-Unis font de plus américain : le Super Bowl, un concentré de sport et de divertissement.

Quand on a appris qu’on avait la possibilité d’aller à Las Vegas pour le Super Bowl, on n’a pas hésité avant d’envoyer un journaliste sur place couvrir le plus gros événement sportif américain. Après des années à le regarder la nuit seul devant sa télé ou à plusieurs dans un cinéma, il nous restait donc à vivre l’expérience au cœur de l’Amérique.

À voir aussi sur Konbini

J-2 avant le Super Bowl

On atterrit à Las Vegas (Nevada) dans la soirée de vendredi. À peine débarqués de l’avion, on remarque les machines à sous à tous les étages de l’aéroport. Pas de doute, on est bien dans la ville du jeu. Une fois arrivés à notre hôtel, qui est aussi un immense casino, la réalité rattrape la fiction. Ces images de salles géantes remplies de machines qui font bling-bling (le bruit), de tables de jeu, de pièces qui tombent et de cris de joie pour les heureux chanceux dont le soft power américain nous a abreuvés depuis tant d’années deviennent enfin concrètes. Une vision pathétique et fascinante à la fois.

J-1 avant le Super Bowl

L’horloge biologique, qui a remplacé celle du téléphone depuis belle lurette, nous réveille beaucoup trop tôt en cette veille de Super Bowl. Après avoir erré dans les rues froides, désertes et sans charme du strip de Vegas en ce samedi matin, on trouve enfin un restaurant de bagels où calmer une faim coriace. Dans la grande salle façon diner, un des écrans diffuse un documentaire sur l’équipe des Ravens de Baltimore, victorieuse du Super Bowl en 2001 – idéal pour se mettre dans le bain. On opte pour un bagel aux œufs et au fromage, deux cafés et un brownie. C’est trop.

Après un bref passage à l’hôtel, il est temps de se confronter à l’ambiance en ville. Les maillots sont de sortie : ceux des Niners et des Chiefs, les deux finalistes, sont majoritaires, mais on en retrouve aussi d’autres franchises NFL. En ce début d’après-midi, les rues sont bien plus bondées qu’à notre arrivée en ville et qu’au petit matin. On sent l’effervescence monter.

Une fois notre accréditation récupérée, on se dirige vers le palais des congrès de l’hôtel Mandalay Bay où se rend une foule de supporters. On discute avec plusieurs d’entre eux et on est surpris d’entendre qu’aucun ne se rendra au match. “Trop cher”, nous répondent-ils. Mais l’essentiel est ailleurs. Il faut être là pour soutenir son équipe ou vivre la ferveur du Super Bowl pour les autres venus à Las Vegas exprès pour l’événement.

Plus qu’une simple rencontre, la finale du championnat NFL est une célébration sur une semaine du football (le leur), le sport numéro un aux États-Unis. L’exposition noire de monde dans la fan zone du palais des congrès confirme cette impression avec des attractions en tous genres pour tout le monde.

Jour J : Super Bowl

Aux abords du stade, deux zones sont allouées aux fans des deux équipes pour faire la fête avant la rencontre. Les speakers crachent du Lil Jon sur notre passage. On apprécie. Juste devant l’enceinte, c’est la folie. Une ambiance digne d’une finale de Coupe du monde de football. Et dire que c’est comme ça tous les ans. On savait que c’était un événement, mais pas à ce point.

Dans l’Allegiant Stadium blindé, mêlés aux autres journalistes dans la press box, on se mange tout le savoir-faire de l’Amérique en matière de divertissement dans le sport. Les vidéos de présentation des équipes et l’interprétation de l’hymne national font monter la sauce. On a l’impression qu’un blockbuster va se jouer sous nos yeux.

La première période de la rencontre n’est pas très spectaculaire, les défenses prenant le pas sur des attaques défaillantes. On découvre les rituels du public sur les différentes phases de jeu, on apprécie la voix rocailleuse du speaker et les gros plans sur les stars dans leur suite (coucou, Taylor Swift).

Le concert de la mi-temps nous en met plein les yeux. Usher réalise le show qu’on espérait. Le contrat est rempli. Pendant la seconde période, on est à deux doigts de dire que le show d’Usher était le meilleur moment de ce 58e Super Bowl, mais ce match est plein de surprises, avec un scénario digne des meilleures productions hollywoodiennes. Dans la prolongation, les Chiefs arrachent la victoire à la toute fin sur un touchdown de Mecole Hardman trouvé dans la end zone par le génial Patrick Mahomes. Envahissement de terrain, feux d’artifice et confettis. Les champions en titre gardent leur couronne.

J+1 après le Super Bowl

Dans l’avion retour pour Paris, on se remémore ces trois jours à Las Vegas pour ce premier Super Bowl vécu sur place. On retient l’incroyable effervescence et la qualité de l’organisation d’un événement qui a tout d’une finale de Coupe du monde de football. Qu’on les aime ou non, les Américains prouvent qu’ils sont des pointures de l’entertainment – le football et le Super Bowl sont des divertissements – même dans une ville dégoulinante d’un ultracapitalisme froid comme Las Vegas. L’Amérique, en somme.