La marque Zara (encore) accusée de plagiat par des artistes indépendants

La marque Zara (encore) accusée de plagiat par des artistes indépendants

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Par Justina Bakutyte

Publié le

Les grandes marques de prêt-à-porter font toutes face à une féroce concurrence. Du coup, pour garder une longueur d’avance, elles piquent des idées chez les autres, notamment chez des artistes indépendants sans défense.

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Pas facile de gagner sa vie en tant que styliste indépendant de nos jours. Non seulement les géants du prêt-à-porter étouffent les créateurs indépendants en écrasant les prix, mais leurs gammes de produits changent sans cesse, et il est difficile pour les petits créateurs de suivre le rythme. Comme avec la météo, il n’y a plus de saisons dans la mode. Au lieu des traditionnelles collections printemps-été et automne hiver, H&M sort désormais 52 collections par an.

Zara, l’un des géants de l’industrie de la mode, connaît des problèmes de création causés par ce rythme effréné. Seulement pour y remédier, l’entreprise espagnole semble avoir régulièrement recours au plagiat. Par le passé, la marque a été accusée de voler certaines créations chez ses concurrents (Céline, Givenchy ou encore Tom Ford).

Depuis le 19 juillet, Zara fait face à de nombreuses critiques qui émanent cette fois d’un ensemble de créateurs indépendants, dont notamment l’illustratrice Tuesday Bassen.

L’artiste a exprimé sa colère à l’encontre de Zara sur les réseaux sociaux. La firme espagnole aurait volé à plusieurs reprises les designs de ses pin’s et de ses patches. Tout en affirmant être restée plutôt discrète à ce sujet jusqu’à présent, la styliste révèle avoir essayé d’engager des pourparlers avec Zara, en vain. Dans un post sur Instagram, elle s’explique :

“À ma demande, mon avocat a contacté Zara et ils ont répondu que ma requête n’était pas fondée, car je suis une artiste indépendante, et qu’ils sont une multinationale, et que je ne suis pas assez connue pour que ça intéresse les gens.

Je ne compte pas en rester là et je vais porter plainte, mais rien que cette lettre d’avocat m’a coûté 2000 dollars [1817 euros, ndlr]. C’est nul et c’est très décourageant d’avoir à perdre tout mon argent pour défendre ce qui m’appartient légalement.”

Tuesday Bassen explique au site Refinery 29 qu’elle a commencé à s’apercevoir du plagiat lorsque des fans de son travail l’ont contactée pour lui demander si elle travaillait désormais avec la firme espagnole ou si Zara était tout simplement en train de plagier ses créations. Malheureusement, c’était la deuxième solution. L’artiste espère être dédommagée pour ce qu’elle a perdu. Comme elle l’explique :

“Ce type de plagiat a un impact affreux sur les moyens de survie d’un artiste. C’est ce qui me fait vivre et ils diluent mes créations et mon image de marque en se les appropriant.”

Une routine pour Zara

Le cri de colère de Tuesday Bassen a poussé d’autres artistes à faire part de leurs mauvaises expériences en la matière. L’artiste new-yorkais Adam J. Kurtz a posté sur Instagram une photo de son propre pin’s qui avait été plagié par Zara. Le styliste raconte :

 “Je n’ai rien fait quand Zara s’est approprié mon pin’s parce que les artistes perdent toujours ces batailles. Mais aujourd’hui, je remercie mon amie @tuesdaybassen qui, après avoir fait ce qu’il faut et être passée par un avocat pour régler son contentieux avec Zara, a décidé qu’elle en avait assez et a partagé leur réponse complètement offensante.”

Comme l’explique Adam J. Kurtz, il peut arriver que l’on copie le travail de quelqu’un, mais chez Zara, plagier différents artistes est devenu routinier. Pour étayer ces accusations, le designer a créé un site qui montre les plagiats effectués par Zara.

A photo posted by Adam J. Kurtz (@adamjk) on