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En Zambie, les femmes peuvent poser un jour de congé par mois pour leurs règles

En Zambie, les femmes peuvent poser un jour de congé par mois pour leurs règles

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Par Damilola Odufuwa

Publié le

Depuis le début de l’année, les Zambiennes ont le droit de prendre un jour de repos par mois afin de pouvoir mieux endurer les symptômes menstruels. Malgré le progrès qu’elle représente, cette mesure ne fait pas l’unanimité.

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Les premiers jours de règles peuvent être vraiment difficiles : les émotions, les sautes d’humeur, les saignements, les douleurs qui assaillent votre corps… Fort de ce constat, le gouvernement zambien vient d’autoriser les femmes à prendre un jour de congé par mois, pendant leurs menstruations. Ce jour controversé est baptisé “jour des mères” parce que la loi se réfère en théorie aux mères – même si dans les faits elle s’applique à toutes les femmes actives, mères ou non.

Si des hommes et des femmes se prononcent en faveur de cette loi et admettent qu’en 2017 la plupart des emplois de bureau peuvent être effectués depuis n’importe où (du moment qu’il y a du wifi), d’autres estiment que cela pourrait avoir un effet négatif sur la productivité et les affaires. En Zambie, les femmes n’ont pas besoin de prévenir de leur absence plus d’un jour auparavant, ce qui pourrait conduire à des problèmes d’organisation au sein des entreprises.

Interrogée par la BBC, Mutinta Musokotwane-Chikopela, mère de trois enfants, se montre critique à l’égard de la nouvelle loi :

“Personnellement, je n’y crois pas, et je ne prendrais pas ce congé. Les règles sont une chose normale pour le corps féminin, comme la grossesse ou l’accouchement. Je pense que les femmes en profitent. Surtout qu’il n’y a aucun moyen de prouver que vous avez effectivement vos règles.”

Possibilité de poursuivre son employeur

Les patrons s’inquiètent de perdre en productivité, alors que d’autres estiment que le pays a trop de vacances et de jours fériés. Mais on s’en fout un peu de ce qu’en pensent les détracteurs : la loi stipule que l’employeur qui refuserait ce congé à une employée pourrait être poursuivi.

Mais si les employeurs peuvent être poursuivis, les femmes prises en flagrant délit de mensonge pourraient de leur côté être renvoyées, explique Joyce Nonde-Simukoko, la ministre du travail, à la BBC :

“Si vous prenez votre journée et que vous êtes aperçue dans une discothèque, le congé ne sera pas accepté. Il ne faut pas quitter la ville, aller chez le coiffeur, ou faire les boutiques, ce qui serait un motif de licenciement. Une personne ayant été vue en train de faire des travaux de ferme, après avoir posé son congé, a déjà été licenciée.”

Les entreprises n’ont pas encore édicté de règles générales concernant l’utilisation de ce congé, et le législateur doit encore ajouter des clauses à la loi.

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Traduit de l’anglais par Dario