Comment l’agaçant jargon de la télé-réalité a envahi notre quotidien

Comment l’agaçant jargon de la télé-réalité a envahi notre quotidien

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Par Théo Chapuis

Publié le

Rester soi-même tout en sublimant son univers

En parlant d’univers, sachez que selon Télérama, “l’univers” d’un candidat s’est d’abord imposé dans les télé-crochets comme Star Academy, Nouvelle Star ou le fondateur Popstars et s’est “répandu pour devenir un élément constitutif de la personnalité” du candidat ou bien pour parler d’un métier dont on ne connaît a priori que dalle, tel “l’univers” des agriculteurs dans L’amour est dans le pré, au hasard. Aujourd’hui, c’est votre boss qui cherche un nouveau stagiaire qui se sent séduit par “l’univers” de ce candidat, rien qu’en s’apercevant qu’il pratique le squash en jetant un coup d’œil sur son CV.
Autre incontournable : “rester soi-même”. Un effort de vocabulaire vain par excellence, qui a néanmoins su prouver son succès car après tout, c’est une condition non négociable : “Le candidat a certes perdu, mais ce n’est pas si grave : le plus important, c’était de “rester soi-même””. Ce qui est triste, c’est que quoi qu’il arrive, il y aura forcément quelqu’un pour vous le dire un jour de grande joie ou de grand malheur. Au hasard, à votre mariage ou à votre enterrement.
Allez, hop, un dernier pour la route : dans toute émission culinaire qui se respecte un tant soit peu, on ne cuisine pas, on “sublime”, monsieur. Et comme Télérama s’en délecte, “de simples rognons de porc, on fait tout un poème”. C’est comme ça. Avec la télé-réalité, tout relève de l’événement. Il n’y a pas de place pour la retenue, le tiède, le “okay”, le juste milieu quoi. D’ailleurs c’est sans doute un peu de la faute de Top Chef si vous ne mangez plus de pâtes au beurre aujourd’hui.
Pour en savoir plus, découvrez le montage interactif de Télérama sur le site du journal.

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