Pour lutter contre les viols, une université californienne interdit l’alcool fort

Pour lutter contre les viols, une université californienne interdit l’alcool fort

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Par Camille Deutschmann

Publié le

L’université californienne de Stanford a banni de son campus les alcools forts, dans une mesure destinée à lutter contre les viols.

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Tout est parti du cas Brock Turner. Cet étudiant (de 19 ans au moment des faits) avait, une nuit de janvier 2015, agressé et violé une jeune femme alors âgée de 22 ans sur le campus de l’université de Stanford. Risquant jusqu’à 14 ans de prison, le jeune homme a finalement écopé de six mois de prison, dont trois mois ferme. Début juin, une lettre imbuvable écrite par le père de l’agresseur avait enflammé la Toile : ce dernier avait notamment souligné que “la culture de l’alcool et de la fête” avait eu raison de son fils.

Une solution inadaptée au fond du problème

Alors que la victime avait pertinemment appelé “les hommes à apprendre à respecter les femmes et non à moins boire”, l’université de Stanford a entendu les choses d’une autre oreille et a décidé, tout simplement, d’interdire l’alcool fort dans les soirées étudiantes sur son campus. Ce qui, comme le rapporte le Guardian, est pour certains une solution à côté de la plaque en ce qui concerne le problème des agressions sexuelles : ce ne serait qu’une façon pour l’université de lisser son image à la suite de la polémique sur Brock Turner, en s’attaquant à l’alcool plutôt qu’au fond du problème.

Quoi qu’il en soit, le nouveau règlement de Stanford est clair : les alcools ayant un volume trop élevé sont désormais interdits sur son campus, que ce soit durant les fêtes organisées par les étudiants ou dans les logements universitaires des élèves de premier cycle. Cela viserait, selon l’université, à “réduire la disponibilité et l’accessibilité à de l’alcool fort, et à changer la culture du campus vis-à-vis de l’alcool”.

Cela encouragerait à boire en cachette

Pas sûr que cette mesure un peu hypocrite dissuade vraiment les étudiants à consommer moins d’alcool. Cela les inciterait plutôt à boire juste avant les soirées, ou en cachette “dans les dortoirs, là où la probabilité d’agression sexuelle serait encore plus élevée“, comme le souligne le Guardian. De plus, une professeure de droit de l’université opposée au nouveau règlement souligne que, l’interdiction ne s’appliquant qu’aux élèves de premier cycle, cela encouragerait les élèves plus âgés à accueillir les beuveries dans leurs dortoirs.

Ce nouveau règlement ne serait donc qu’un coup d’épée dans l’eau concernant les viols et agressions sexuelles. D’autres solutions restent à trouver pour éviter ce genre d’incidents, qui sont, à titre de rappel, toujours de la faute de l’agresseur.