Violences sexuelles : 62 % des Américain·e·s pensent que #MeToo va créer un changement durable

Violences sexuelles : 62 % des Américain·e·s pensent que #MeToo va créer un changement durable

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Par Mélissa Perraudeau

Publié le

Un sondage montre que plus de la moitié des Américain·e·s considèrent que le mouvement déployé après l’affaire Weinstein va permettre d’enrayer le harcèlement sexuel.

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Un échantillon national de 1 005 adultes a été interrogé par téléphone sur le mouvement Me Too du 15 au 18 janvier 2018. Le sondage mené par Langer Research Associates pour ABC News et le Washington Post montre que 62 % des Américain·e·s pensent que la récente médiatisation des violences sexuelles faites aux femmes va créer des changements durables dans la façon dont la société traite le harcèlement et les violences sexuels.
Ces points de vue diffèrent selon l’âge des répondant·e·s, celles et ceux de plus de 50 ans se montrant plus optimistes que les jeunes adultes. Les personnes les plus confiantes en un changement durable sont les hommes âgés, qui sont 71 % à y croire. Paradoxalement, le taux le plus bas se trouve également chez les hommes, mais chez les jeunes : seulement 55 % d’entre eux pensent qu’un changement durable va suivre le mouvement.
L’enquête a d’ailleurs montré parmi les sondé·e·s une prise de conscience que le harcèlement sexuel des femmes au travail est un “problème” à régler : 83 % l’expriment désormais, dont 72 % qui considèrent ce problème comme “sérieux”. ABC News rapporte que ces deux proportions ont augmenté de 8 points depuis que l’affaire Weinstein a éclaté en octobre dernier.
Pour 34 % des interrogé·e·s, l’attention donnée au problème a été “assez bonne”, et pour 29 %, elle n’est pas allée assez loin. Seulement 32 % des sondé·e·s considèrent au contraire que la médiatisation des violences sexuelles faites aux femmes a été “trop loin”“de façon disproportionnée, des Républicains et grands conservateurs”, souligne ABC News.

Une prise de conscience prononcée chez les hommes et les républicain·e·s

La prise de conscience a été plus importante chez les hommes, qui sont 10 % de plus à considérer le harcèlement sexuel comme un “problème” depuis l’affaire Weinstein, contre une hausse de 5 % chez les femmes. Ce sont ainsi désormais 86 % d’entre elles et 81 % des hommes qui considèrent le harcèlement sexuel au travail comme un problème, et 77 % et 67 % qui sont d’avis que c’est un problème “sérieux”.
Les positions politiques et idéologiques des répondant·e·s sont en lien direct avec leurs positions sur les violences sexuelles faites aux femmes et leur dénonciation publique. Les personnes interrogées sont démocrates (31 %), républicaines (23 %) et “indépendantes” (40 %). Et quand 92 % des démocrates considèrent le harcèlement sexuel comme un problème, ce sont seulement 83 % des indépendants et 74 % des républicains qui expriment le même point de vue.
La plus grande prise de conscience s’est toutefois faite chez les républicains, qui étaient 58 % à condamner le harcèlement sexuel en octobre, et qui sont en janvier 16 % de plus. Une preuve du raz-de-marée qu’a provoqué l’affaire Weinstein, et des bénéfices de la libération de la parole des victimes qui ont témoigné publiquement sur les violences sexuelles qu’elles avaient subies.