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Y a-t-il la vie extraterrestre sur la comète Tchouri ?

Y a-t-il la vie extraterrestre sur la comète Tchouri ?

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Par Thibault Prévost

Publié le

Selon les théories de deux astronomes, la comète Tchouri, sur laquelle est posé le robot Philae, abriterait des organismes vivants. Une théorie pour le moins bancale.

C’était l’information scientifique de la journée du 6 juin : dans la foulée du réveil, en juin dernier, du robot européen Philae après sept mois d’hibernation forcée (faute de lumière pour alimenter ses batteries solaires) sur la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko, communément surnommée “Tchouri”, de nouvelles données donneraient à penser que la comète solitaire abriterait de la vie sous forme de micro-organismes. Enthousiasme médiatique instantané : la détection de vie extraterrestre, ça ne se prend pas par-dessus la jambe.
On apprend donc, par la voix de deux astronomes nommés Chandra Wickramasinghe et Max Willis, respectivement directeur du Centre d’astrobiologie de Buckingham et professeur à l’université de Cardiff, qu’une étrange croûte noire, présente à la surface de lacs glaciaires et riche en matériaux organiques, serait révélatrice d’une activité microbiale enfouie dans la couche de glace. Ces organismes seraient capables – selon une simulation des deux chercheurs – d’hiberner lorsque la comète est trop loin du Soleil et de se réveiller à partir de -40 degrés pour reprendre leur boulot.
De même, la sonde Rosetta, toujours en orbite autour de la comète, aurait recueilli “des échantillons de matière organique ressemblant à des particules virales“, indique le très sérieux et britannique The Guardian. Soit. Problème: les réflexions des deux chercheurs, présentées durant le congrès annuel de la Société Royale d’Astronomie, sont très loin de faire l’unanimité dans la communauté scientifique.
Car, en science, une déclaration extraordinaire requiert des preuves tout aussi extraordinaires… ce dont ne disposent pas les deux chercheurs, qui ne font même pas partie de l’équipe de mission de l’Agence Spatiale Européenne (ASE).

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Un scientifique marginal, des déclarations infondées

À la suite de la conférence, plusieurs membres de l’équipe de la mission Rosetta ont pris la parole pour rétablir un semblant de neutralité et calmer les attentes autour de Philae : le professeur Matt Taylor, joint par le Telegraph, parle de “pure spéculation”, tandis que Monica Grady, responsable du design de l’instrument de mesure Ptolémée embarqué par le robot Philae, voit l’existence de vie comme “hautement improbable”, tout comme le responsable de la spectrométrie de masse (qui sert à détecter l’existence de composés organiques) sur la mission Rosetta, Thomas Gautier, joint lui par le site io9.
Tous sont d’accord pour dire que la vie sur Tchouri n’est cependant techniquement pas impossible… dans la mesure où la science n’est pas là pour prouver l’impossibilité. Concrètement, l’activité organique n’a absolument pas besoin de la vie pour proliférer, merci pour elle, et ne garantit en aucun cas la présence de microbes, glace ou pas, croûte noirâtre ou pas. En l’état actuel des choses, les déclarations de Wickramasinghe et Willis sont plus proche d’un scénario de SF que d’une quelconque réalité scientifique.

Des scientifiques connus des médias…