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Danse et opulence : au cœur de la sous-culture Skhothane de Johannesburg

Danse et opulence : au cœur de la sous-culture Skhothane de Johannesburg

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Par Naomi Clément

Publié le

Produit par i-D, “Worn In – Tembisa, Johannesburg” est un mini-documentaire qui nous propulse en plein cœur du Skhothane. Une sous-culture dont les maîtres-mots sont richesse, danse, opulence et gaspillage.
Skhothane est une sous-culture dans laquelle des crews sont en compétition pour savoir qui est le plus riche.” Voici comment la dernière vidéo d’i-D, intitulée “Worn In – Tembisa, Johannesburg”, nous introduit au phénomène.
Né au début des années 2000 à Soweto et Diepsloot, deux banlieues de la métropole sud-africaine, le Skhothane constitue en effet une battle de danse au cours de laquelle des bandes de jeunes gens, généralement des hommes âgés entre 12 et 25 ans, s’affrontent pour déterminer qui a le plus d’argent – et donc, de pouvoir.
Réalisée par Pieter Hugo et diffusée dans le cadre de “Worn In”, la nouvelle série vidéo d’i-D, “Worn In – Tembisa, Johannesburg” nous plonge ainsi au cœur de cette sous-culture où l’argent prévaut sur absolument tout.

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Une vie en opposition avec l’ancienne génération

Grillz, vêtements extravagants et chaussures qui brillent : voici le crédo de ces groupes de Sud-Africains, dont le style de vie paraît en totale opposition avec celui de leurs parents, comme le souligne une jeune femme du groupe des Pro Italian Takers :

Durant mon enfance, j’avais l’impression de ne pas trouver ma place. Ma mère ne pouvait pas m’offrir toutes ces choses très chères, cette vie onéreuse que je voulais. Mais je me disais toujours qu’un jour quand j’aurai un travail, j’allais pouvoir acquérir toutes ces choses que je ne pouvais pas me payer.

Le grand écart des richesses

Cette sous-culture est également connue pour un rituel assez particulier, qui consiste tout bonnement à gaspiller de la nourriture et de l’alcool en les jetant au sol, ou encore à mettre feu à des paires de Nike (qui, rappelons-le, dépassent généralement les 100 euros).
En sous-texte de “Worn In – Tembisa, Johannesburg” ? Le surréaliste grand écart entre riches et pauvres à Johannesburg (et en Afrique du Sud, de façon générale), qui est ici rendu compte à travers un subtil montage consistant en une succession de plans entre ces partisans du Skhothane, dont l’acquisition de biens est le but ultime, et des sans-abris dont l’intégralité des biens est contenue dans un seul et même sac.