Vidéo : récit d’un voyage contemplatif et solitaire dans le parc du Mercantour

Vidéo : récit d’un voyage contemplatif et solitaire dans le parc du Mercantour

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Par Jeanne Pouget

Publié le

Le court-métrage Introspection retrace les différents périples en solitaire du jeune voyageur et vidéaste Lionel Prado dans le parc national du Mercantour. Un film qui sonne comme une réconciliation avec les éléments et une ode à la solitude. 

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Konbini | Introspection est en quelque sorte une ode à la solitude. En quoi celle-ci nous est-elle bénéfique? 

Lionel Prado | La solitude est selon moi un moyen de réaliser son souhait intérieur. Seul, loin des distractions de tous les jours, on s’écoute pleinement. Faire le vide autour de soi permet de répondre à pas mal de questions et de trouver sa propre voie. Évoluer dans la nature seul ou en groupe n’a pas le même impact. Dans un groupe on va chercher à se remémorer des choses communes. Alors qu’en étant seul on va plutôt laisser place à l’imagination en mettant de côté les repères habituels. On finit par se libérer complètement du connu pour s’imprégner de l’atmosphère ambiante. À ce stade, je pense que l’on atteint la plénitude et qu’on est en accord avec soi-même.

Quelle est ta définition du voyage et de l’exploration ? En quoi cela t’anime-t-il ?
Explorer, c’est casser les barrières qui nous entourent. C’est aller plus loin que nos connaissances, c’est casser la routine, c’est animer le ressenti présent. C’est le sentiment d’être privilégié en vivant des choses uniques et sincères. C’est en total opposé avec le confort citadin où l’on est poussé au cloisonnement entre les murs ou derrière un écran. La nature est une richesse sans fin on y apprend sans cesse et je peux dire que cela m’anime énormément.

Quels messages souhaites-tu faire passer à travers ce court-métrage? 

On a voulu dégager de ce film une dose d’énergie émancipatrice. À travers un voyage contemplatif, j’ai voulu partager cette envie qui est celle de réaliser un souhait intérieur. Ce projet montre que si on s’entoure de personnes déterminées on peut réaliser un film exigeant avec peu de moyens, en partant de rien. Introspection, c’est tout de même un travail étalé sur trois années avec une équipe de cinq personnes… Je pense que cela s’applique à tout type de parcours. Tout est possible du moment que l’on travaille sur quelque chose qui nous correspond et qui nous passionne.

Aujourd’hui, j’ai compris qu’il faut développer une compétence sur ce que l’on aime dans la vie, quoi que ce soit, et ensuite réfléchir à comment l’imbriquer dans le modèle sociétal actuel. Le tournage dans la nature a impliqué une équipe à taille humaine. D’ailleurs, les animaux sauvages ont été filmés par mes soins, en solitaire. Cela afin d’altérer le moins possible l’équilibre fragile de la nature. Il était hors de question d’utiliser des animaux imprégnés [habitués à la présence de l’homme, ndlr] ou d’acheter des séquences animalières. On a opté pour la sincérité en créant tout de zéro. J’ai voulu partager une sensibilité au milieu alpin, une envie de s’accorder avec les éléments. J’ai cherché à dévoiler la face cachée de la nature comme on la voit peu en ville ; notamment quand le soleil se couche, avec la lumière entre chiens et loups.

En plus du film Introspection, retrouvez les différents périples en solitaire de Lionel Prado dans le parc national du Mercantour ainsi que la bande originale du film composée par Hoenix

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