“Silence ! On braque un hôpital” : un court-métrage choc, brutal et indispensable

“Silence ! On braque un hôpital” : un court-métrage choc, brutal et indispensable

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Par Jeanne Pouget

Publié le

L’ONG Oxfam balance un pavé dans la mare avec son clip Silence ! On braque un hôpital ! qui résume de façon violente mais pertinente les conséquences de l’évasion fiscale sur la société.

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À travers la métaphore filée du pillage d’un hôpital de service public par un gang de braqueurs masqués, l’ONG Oxfam résume le fléau de l’évasion fiscale qui gangrène nos sociétés. Dans son dernier clip, Silence ! On braque un hôpital !, un inquiétant commando débarque dans un hôpital et se sert comme dans le coffre-fort d’une banque. L’établissement est ainsi vite dépouillé de ses médicaments et appareils de soin. Un vol brutal auquel les plus vulnérables ne survivent pas.
Avec ce petit film, Oxfam souhaite résumer en un exemple simple un sujet complexe : alors que de nombreuses grandes fortunes et multinationales échappent à l’impôt en envoyant leur argent dans les paradis fiscaux, les inégalités continuent de s’aggraver dans le monde. Et ce sont les plus pauvres qui en pâtissent.

100 milliards d’euros de manque à gagner

L’évasion fiscale étant un sujet difficile à vulgariser, la sensibilisation de la population est donc délicate. À travers l’image d’un service public qui se fait piller, Oxfam espère montrer plus clairement que le sujet concerne tout le monde. En gros : l’argent qui part dans les paradis fiscaux représente un manque à gagner pour la société tout entière, dans des secteurs indispensables comme la santé ou l’éducation.
En 2012, le Tax Justice Network – qui a compilé les données de la Banque mondiale, du FMI, des Nations unies et des banques centrales – avait estimé les transactions mondiales qui transitent par les paradis fiscaux à une somme comprise entre 16 000 et 26 000 milliards d’euros, ainsi que le rappelait Le Figaro en 2016 à l’occasion du scandale des Panama Papers. C’est-à-dire dix fois le produit intérieur brut annuel de la France. Les observateurs affirment par ailleurs que la moitié de ces avoirs est détenue par une poignée d’hyper-riches représentant 0,001 % de la population mondiale.
Ce serait entre 150 et 225 milliards d’euros de recettes fiscales qui feraient défaut aux caisses des États du monde, selon la même étude. Et un manque à gagner de 100 milliards d’euros de recettes fiscales pour les pays en développement, note Oxfam, qui conclut en soulignant que “pendant ce temps, 700 millions de personnes vivent dans l’extrême pauvreté”.
Pour réclamer plus de transparence fiscale, l’organisation a lancé une pétition que vous pouvez signer ici.