Vidéo : quand le Petit Journal se fait arrêter par la police marocaine

Vidéo : quand le Petit Journal se fait arrêter par la police marocaine

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Par Louis Lepron

Publié le

Ce lundi 4 avril, Le Petit Journal a diffusé la séquence voyant une de ses équipes être arrêtée au cours d’un reportage dans une petite ville du Maroc. 
Faire taire un reportage peut souvent faire beaucoup plus de bruit que le reportage en lui-même, s’il avait été réalisé dans des conditions “normales”. C’est ce qui est arrivé ce week-end à une équipe du Petit Journal, composée de Martin Weill et de son caméraman.
Dans le cadre d’une enquête à Béni-Mellal, une petite ville de l’Est marocain, les journalistes ont tenté d’en savoir plus sur l’agression au mois de mars de deux homosexuels par des habitants de leur quartier. Une vidéo, difficile à regarder, avait fait beaucoup parler sur les réseaux sociaux.
Tout a ainsi commencé ce dimanche 3 avril, comme le montrent les images du Petit Journal dans l’émission du lundi 4 avril :

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“Là-bas on a eu à peine le temps de sortir la caméra pour faire trois images dans le quartier où a eu lieu l’agression. On a été dénoncés par les habitants qui soutiennent les agresseurs et un homme est venu nous voir […] Cet homme, c’est un policier”.


Sans autorisation – “des demandes qui prennent énormément de temps” selon Martin Weill –, l’équipe de journalistes a été embarquée à la préfecture de Béni-Mellal, puis transférée au commissariat de l’aéroport de Casablanca, sous surveillance policière. En tout et pour tout, ils ont été retenus une douzaine d’heures avant d’être expulsés du pays.
Cela n’a pas empêché les journalistes d’aller à Rabat à la rencontre de Marocains homosexuels afin de connaître leur quotidien, obligés, dans le cadre des entretiens, d’embarquer sur une barque afin de ne pas attirer l’attention et de “ne pas avoir de problèmes”.
Prochain rendez-vous ? Le 11 avril, date à laquelle le tribunal marocain jugera les trois agresseurs ainsi que… l’une des deux victimes. Au Maroc, le Code pénal prévoit six mois à trois ans d’emprisonnement pour homosexualité.